Mes derniers avis

Le compagnon de l'inventeur, d'Ariel Tachna


Le compagnon de l'inventeur
d'Ariel Tachna
Editions MxM Bookmark (2018)
1ère parution VO en 2011
402p

Ariel Tachna réside à Houston, Texas, en compagnie de son mari, ses enfants et leur chat. Avant de s'y installer elle a voyagé à travers le monde et est tombée amoureuse de la France, où elle a trouvé son mari, et l'Inde, où elle rêve de prendre un jour sa retraite. Elle est bilingue, avec des connaissances dans quatre autres langues, et aime autant les langues qu'elle aime écrire.

Synopsis

Gabriel Blackstone vit dans un monde divisé en deux castes distinctes : chacun connaît sa place et la respecte. Inventeur de la caste marchande, ses jours se suivent et se ressemblent jusqu'à ce qu'un soir ses amis et assistants, Caleb et Andrew, lui offrent la compagnie - et le corps - d'un homme pour son anniversaire. 

En sa qualité d'activiste du mouvement pour l'égalité des castes, tout en Gabriel le pousse à refuser ce cadeau. Puis il rencontre Lucio. Ce compagnon aussi beau que charmant n'est pas le courtisan fade qu'il imaginait, et après une nuit passée ensemble, il ne peut l'oublier. 

Ils se retrouvent lors d'un bal, et aucun d'eux ne peut ignorer la passion dévorante qui les anime. Ils auront besoin de toute leur confiance et leur ruse, ainsi que de l'aide d'un habile aristocrate et d'un activiste politique, pour surmonter les épreuves dues à la tromperie, à la violence et aux préjugés sociaux qui les attendent. 

Mais Gabriel est prêt à tout pour faire sien le beau Lucio.


Mon avis


Nouvelle autrice à mon répertoire avec cette romance m/m aux accents steampunk. Je ne vous le cache pas, c’est ce dernier élément qui a attiré mon attention. Et si je me suis lancée dans cette lecture pleine d’enthousiasme, le désappointement lui a malheureusement succédé en cours de route.

Sur le plan de l’univers tout d’abord, l’aspect steampunk n'est pour moi pas assez exploité. Effectivement, l’un des héros, Gabriel, est un inventeur, et quelques chromes bien rutilants sont aperçus par-ci, par-là. Mais si plusieurs scènes nous permettent de découvrir son génie constructeur et certaines de ses créations, cela ne va malheureusement pas plus loin. Pas assez de descriptions ? Volonté de l’autrice de se concentrer sur d’autres aspects de son roman ? Je ne sais pas. Il en résulte un manque d’atmosphère qui aurait permis à ce monde de ce se démarquer du notre (ou tout du moins du notre au 19e), ce qui m’a laissée un peu frustrée.

Le côté steampunk me donne ainsi plus l’impression de ne constituer qu’une simple excuse pour se permettre de développer une société industrialisée et plus ou moins civilisée, mais engoncée dans un système de caste aux nombreuses dérives, par ailleurs très bien rendu.

En dehors de l’aristocratie, chacun ici est marqué d’un tatouage définissant sa caste. Et dans cet environnement des plus rigides, impossible de changer de rôle. Si Gabriel, en tant que marchand, bénéficie d’une relative autonomie malgré ses soucis d’argent, Lucio, lui, est un compagnon appartenant à la plus basse des classes, celle du plaisir. Un esclave sexuel soumis aux désirs de clients choisis par les entraîneurs qui régentent son existence. Et sous le glamour des parfums et des fines étoffes dont il se pare pour apparaître au bras des puissants de ce monde se cachent les bleus et l’humiliation. 

Ariel Tachna n’y va ici pas de main morte pour nous dépeindre les horreurs de ce système dans toute sa brutalité. Ce n’est pas pour autant qu’elle tombe dans le voyeurisme, loin de là, et les scènes parfois dures auxquelles elle nous fait assister, ainsi que le sentiment d’inéluctabilité qu’elle distille avec brio, permettent de mieux saisir les personnages et leurs tourments

Sur ce plan, d’ailleurs, rien à redire. La caractérisation est bonne, on ressent tous les doutes et les angoisses qui étreignent nos deux héros, ce qui les rend d’autant plus attachants. En revanche, cela n’aura pas été suffisant pour m’embarquer complètement dans l’histoire. Ou cela l’aurait été, je pense, si l’autrice n’avait pas par ailleurs tourné en rond.  

Elle s’est quelque part fait prendre à son propre piège j’ai l’impression. En effet, le seul moyen pour la relation de Gabriel et de Lucio de s’épanouir au sein de ce système était de plonger nos deux héros dans une passion dévorante à la première rencontre. L’amour au premier regard, je peux le pardonner étant donné le contexte. Mais on ne se refait pas, en romance j’ai besoin de temps pour y croire, de montée des émotions pour m’impliquer dans une relation.

J’aurais néanmoins pu m’en accommoder si Ariel Tachna avait développé le duo plus en profondeur, mais cela n’a pas été le cas. Elle est restée sur cet instalove et les sentiments bruts qui en découlent sans vraiment aller plus loin. Entre jalousie, colère contre le système et grandes déclarations d’amour, il y a beaucoup de répétitions émotionnelles dans cette histoire, pour une intrigue qui tire énormément en longueur. 

C’est dommage, je trouve, car le scénario est en soi intéressant et c’est d’ailleurs pour cela que j’ai continué jusqu’à la fin, pour voir comment Gabriel et Lucio allaient s’en sortir. Mais entre les 100 premières pages et les 100 dernières, il y en a 200 dont je me serais bien passé et que je me suis retrouvé un peu trop souvent à survoler.



En bref :


J’ai commencé cette lecture très enthousiaste, mais c’est retombé en cours de route. Côté univers, tout d’abord, le steampunk est pour moi trop peu exploité, me donnant l’impression de ne constituer qu’une simple excuse pour se permettre de développer une société industrialisée et plus ou moins civilisée, mais engoncée dans un système de caste aux nombreuses dérives. Cet aspect-là est en revanche très bien rendu, dans toute sa brutalité. On en saisit mieux les tourments de ces personnages par ailleurs plongés dans une romance touchante. Il y a cependant ici bien trop de longueurs, de moments où l’intrigue tourne en rond sur le plan des émotions comme de l’action, pour que j’y trouve vraiment mon compte. C’est dommage, car le scénario est en soi intéressant, mais je me suis retrouvée bien trop souvent à survoler les pages pour arriver au fin mot de l’histoire

Déception

Retrouvez plus d'informations et d'autres avis sur la page du livre
Logo Livraddict


2 commentaires

  1. Une lecture sympathique, mais je suis d'accord avec toi : certains éléments auraient eu par exemple besoin d'approfondissement....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'est un peu frustrant d'ailleurs, car il avait un bon potentiel ce livre.

      Supprimer