Fever - Tome 6: Iced de Karen Marie Moning

Fever - Tome 6: Iced 

de Karen Marie Moning

Editions Delacorte Press (2012)
Paru en France aux éditions J'ai Lu
512 pages 

ebook

Écrivain américain et spécialisée dans les romances paranormales et la fantasy urbaine, Karen Marie Moning est l'auteur de deux sagas: Les Highlanders et Les Chroniques de MacKayla Lane.  
     

Synopsis

Dani “Mega” O’Malley plays by her own set of rules—and in a world overrun by Dark Fae, her biggest rule is: Do what it takes to survive. Possessing rare talents and the all-powerful Sword of Light, Dani is more than equipped for the task. In fact, she’s one of the rare humans who can defend themselves against the Unseelie. But now, amid the pandemonium, her greatest gifts have turned into serious liabilities. Dani’s ex–best friend, MacKayla Lane, wants her dead, the terrifying Unseelie princes have put a price on her head, and Inspector Jayne, the head of the police force, is after her sword and will stop at nothing to get it. What’s more, people are being mysteriously frozen to death all over the city, encased on the spot in sub-zero, icy tableaux. When Dublin’s most seductive nightclub gets blanketed in hoarfrost, Dani finds herself at the mercy of Ryodan, the club’s ruthless, immortal owner. He needs her quick wit and exceptional skill to figure out what’s freezing Fae and humans dead in their tracks—and Ryodan will do anything to ensure her compliance.

Dodging bullets, fangs, and fists, Dani must strike treacherous bargains and make desperate alliances to save her beloved Dublin—before everything and everyone in it gets iced..


Mon avis

Avis sur les tomes précédents : Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5.

J'ai entamé cette lecture avec un brin d'angoisse. En effet, comment ne pas être déçue après l'énorme coup de cœur que fut pour moi la saga Fever? Comment laisser la parole à un autre personnage après tant de lignes en compagnie de Mac et Barrons ? Comment ne pas sans cesse comparer ? Je dois bien avouer que j'ai eu quelques difficultés à me laisser emporter au début. Je pense que le moment était peut être mal choisi, encore trop tôt après la lecture de Shadowfever. J'ai rapidement éprouvé le besoin de mettre un temps de côté la voix de Dani, de peur de ne pas savoir l'apprécier. Une semaine plus tard, la reprise, et là les pages qui défilent sans s'arrêter, à nouveau la plongée dans l'univers si riche de KMM, l'intrigue qui happe, la respiration qui s'arrête, les éclats de rire qui fusent…

Ce tome débute quelques jours après les évènements de fin du volume précédent. L'auteur s'affranchit donc de toute introduction et nous plonge directement dans l'action, même si quelques petits éléments de rappel parsèment le texte çà et là. Même si l'histoire n'est pas aussi étoffée qu'elle a pu l'être dans les derniers tomes de Fever, elle permet néanmoins de passer un agréable moment en compagnie des personnages. Entre mystère à résoudre, dialogues savoureux et petites pointes d'adrénaline, on n'a pas le temps de s'ennuyer. Petite cerise sur le gâteau, l'intrigue trouve sa résolution dans ce tome, ce qui rend l'attente jusqu'au prochain plus tenable, d'autant que le cliffhanger de fin n'en est pas un si on a pris la peine de faire attention aux derniers moments de Shadowfever.

Ce nouveau volume est également l'occasion pour Karen Marie Moning de diversifier ses narrateurs. On retrouvera donc les points de vue récurrents de Kat et Christian. Cette variation de perspectives est hautement appréciable, surtout celle de la nouvelle grande maîtresse des Sidhe-Seers. Un peu en marge de l'intrigue principale, elle doit lutter avec un certain nombre de soucis qui pourraient prendre de l'ampleur dans les prochains tomes.  

La majeure partie des chapitres reste quand même centrée sur le personnage de Dani. Sa présence apporte énormément de fraîcheur à l'histoire grâce à un mélange de naïveté et  d'insolence des plus attachants. Entre sa façon de mutiler le langage anglais, ses petites digressions sur les gens et la vie toujours pleines d'humour, son code de conduite et son univers un brin décalé, comment ne pas succomber à l'énergie qu'elle dégage? A la lumière des éléments de son passé, il est facile de comprendre la personne qu'elle est devenue, déterminée à accumuler le plus d'expériences possible, vivre sous le rush de l'adrénaline et surtout ne laisser rien ni personne lui dicter sa conduite. Le personnage est ainsi à mille lieues des héros aseptisés de cet âge que l'on rencontre souvent. Elle a 14 ans et comme tout ado, ses hormones lui travaillent aussi bien le caractère que la libido. Alors certes, en la confrontant à des hommes plus âgés, l'auteur m'a des fois laissé une sensation d'inconfort, mais bon, elle n'est jamais tombée dans le sordide.  On ne peut de plus s'empêcher d'échafauder quelques théories sur son devenir amoureux, tout en sachant que Karen Marie Moning nous mènera en bateau encore un certain temps. Car la rousse intrépide a à ses basque quelques intrigants soupirants, dont l'immortalité pour certains leur permet d'attendre sa majorité.

Christian Mc Keltar, par exemple, semble fermement décidé à devenir son chevalier servant. Mais c'est sans compter sur sa transformation en Prince Unseelie qui le laisse un peu schizophrène.  Dani représente ici clairement la part d'humanité qui reste en lui et l'on se surprend à se demander combien de temps celle-ci tiendra. Ryodan semble également très intéressé par le devenir de la jeune fille. Il n'est, à mon goût, pas aussi accrocheur qu'un certain Barrons, mais sous ses dehors légèrement psychopathes, on peut lui reconnaitre un certain sens de la répartie et de la mise en scène ainsi qu'une bonne dose de patience pour supporter les frasques de la jeune sidhe-seer. Leurs échanges sont toujours très savoureux et, même s'il est clair que ses intentions ne sont pas très catholiques sur le long terme, leur relation m'a parfois fait penser à celle d'un grand frère et d'une petite sœur se tyrannisant mutuellement. Il faut néanmoins reconnaître que ce triangle Christian/Dani/Ryodan laisse une impression de déjà-vu. Remplacez l'écossais wannabe Unseelie par un prince Seelie un brin entreprenant, le patron de club par un libraire ténébreux et la rouquine par une blondinette, secouez un peu et attendez la suite …

Reste le personnage de Dancer. Je dois bien avouer que je suis très mitigée sur sa place dans l'histoire. Il est bien sympathique mais manque un peu de consistance entre les très charismatiques Ryodan et Christian. Il a cependant le mérite de ne pas se laisser écraser par ces deux mastodontes et est comme Dani doté d'un bon sens de la répartie. La petite aura de mystère qui l'entoure laisse également présager de bons éléments pour la suite.   

En bref, un tome qui fut à nouveau un coup de cœur, même si pas aussi intense qu'a pu l'être celui sur les cinq volumes précédents. On prend beaucoup de plaisir à suivre Dani dans ses aventures et à retrouver l'univers de la saga, dans un format ici un brin plus frais et léger.

Coup de cœur

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3/26