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La Mer Éclatée - Tome 1 : La Moitié d'un Roi, de Joe Abercrombie


Shattered Sea - Tome 1 : Half a King
La Mer Éclatée - Tome 1 : La Moitié d'un Roi
de Joe Abercrombie
Editions Harper Voyager (2014)
Parue en VF aux éditions Bragelonne
373 pages


Né en 1974, Joe Abercrombie a été monteur sur des documentaires et des concerts avant de se consacrer à l’écriture. Le succès fut immédiat. Publié dans près de 15 pays, Joe se place en tête des meilleures ventes avec chaque nouvel ouvrage, au côté de J.R.R. Tolkien, Terry Pratchett et George R.R. Martin. Il a été qualifié par le Times de « l’étoile la plus brillante de la nouvelle génération d’auteurs de Fantasy britannique ». Servir froid a été récompensé par le David Gemmell Ravenheart Award.

Synopsis

J’ai Fait le serment de venger la mort de mon père. Je suis peut-être la moitié d’un homme, mais ce serment était entier.

Né faible aux yeux de son père, le prince Yarvi a juré de récupérer un trône dont il n’a pourtant jamais voulu. Mais il doit d’abord affronter la cruauté de sa propre famille, les humiliations de l’esclavage, ainsi que les eaux amères de la Mer Éclatée. Tout cela avec une seule main valide.

C’est au côté d’une étrange assemblée d’exclus et de marginaux, et non parmi les nobles de son rang, que Yarvi apprendra à être un homme – s’il survit aux épreuves de toutes sortes qui l’attendent…


Mon avis

Découverte d’Abercrombie avec cette saga plus orientée YA (enfin ça c’est pour le marketing, en vrai tout le monde y trouvera son compte) et je dois dire que je suis conquise. Sa plume a un petit quelque chose de grinçant qui m'a énormément plu. Cela tombe bien, d’autres ouvrages de l’auteur traînent dans ma PAL. 

Place aux vents du nord, à la morsure du gel et au bruit des rames sur la mer déchaînée pour un univers qui fleure bon l’inspiration viking. La lecture parfaite par ces temps enneigés donc, même si je pense que par canicule, ça doit aussi avoir son petit effet rafraîchissant. Bref. Ça arpente étendues gelées, grogne, castagne, trucide allègrement, tout cela sous l’œil bienveillant du lecteur. Pas de nobles idéaux ici, ni d’elfes au regard langoureux... mais, pour citer Churchill, plutôt du sang (...) des larmes et de la sueur. (C’était la minute culturelle du jour, vous avez échappé à Molière et "que diable allait-il faire dans cette galère")

On suit ici Yarvi, fils cadet de roi, frêle et doté d’une main malformée. Pas pratique pour manier les armes et faire ses preuves dans cette société où les guerriers sont admirés. Yarvi s’est donc réfugié dans les livres et il compte bien y faire son trou, jusqu’à ce que... pas de bol... son père et son frère aîné soient assassinés, le propulsant sur le trône. Le destin faisant bien les choses, il n’aura pas à montrer qu’il était peu taillé pour l’emploi puisqu’il sera très rapidement trahi et laissé pour mort. Oui, double pas de bol. Avec son esprit pour seule arme, et comme unique but la vengeance (bon, la survie aussi, quand même), le voilà jeté sur les routes. Mais il pourra compter dans cette épopée sur une étrange troupe d’exclus... juste ce qu’il lui fallait pour grandir et s’affirmer. 

Joe Abercrombie reprend ici le poncif du voyage initiatique mâtiné de vengeance, mais c’est pour mieux le malmener (j’y reviendrai) et mettre en scène une petite bande d’attachants marginaux, Yarvi le premier

Dans la catégorie incapable de tenir une épée, mais très à l’aise un bouquin à la main, Yarvi est un champion. Pas le genre de personnage sur lequel on parierait pour d’épiques exploits, donc. Et pourtant... Il faut dire qu’il compense par un esprit particulièrement affuté, un courage admirable, un beau sens de l’amitié, un don certain pour échapper à la mort (un peu de chance dans sa poisse, quoi) et une capacité à faire ce qui doit être fait, même s’il a des états d’âme. C’est plaisant pour une fois de rencontrer un héros pas trop pétri d’idéaux chevaleresques, ou tout du moins capable de reconnaître que nécessité fait loi. À défaut d’être le digne fils de son bourrin de père, Yarvi va se rendre compte qu’il est l’héritier de sa rusée génitrice. Ce n’est pas pour rien qu’il envisageait à l’origine une carrière de Master, sorte de conseiller royal/diplomate/soigneur.

A ses côtés, un groupe de personnages hétéroclites particulièrement marquants. De Rulf, le vieux briscard, au mystérieux Nothing en passant par la force tranquille de Jaud ou une Sumaelle éprise de liberté, tous ont été d’engageants compagnons d’aventures. Ils ont de plus cette dynamique qui donne envie de s’attarder auprès d’eux. Le genre de groupe où taquineries et dialogues qui font mouche apportent un sursaut d’énergie, même en pleine tourmente.

Ils nous offrent ici une épopée très efficace. Cela fait du bien ne se pas se perdre en fioritures parfois, de foncer en distribuant quelques torgnoles au passage. Les coups fourrés et révélations ménagés avec finesse en sont d’autant plus percutants. On sent que, sous couvert de pitch bateau, l’auteur a voulu se faire plaisir et joyeusement massacrer les clichés. Vous voyez venir de loin un rebondissement ? C’est pour mieux vous en glisser un autre bien plus vicelard en douce. Et ça, c’est complètement jouissif ! Il en ressort une histoire aussi entraînante que bien ficelée qui me donne furieusement envie de m’attaquer à la suite, pour le seul plaisir de me faire avoir une nouvelle fois.


En bref...

Découverte d'Abercrombie avec sa dernière saga et j'y reviendrai, c'est sûr. Sa plume a un petit quelque chose de grinçant qui m'a énormément plu. Place aux vents du nord, à la morsure du gel et au bruit des rames sur la mer déchaînée, ici, avec un univers qui fleure bon l’inspiration viking. Cela castagne a tout va sans trop s’embarrasser de sentiments, pour une aventure punchy et efficace. Joe Abercrombie reprend dans ce livre le poncif du voyage initiatique mâtiné de vengeance, mais c’est pour mieux le malmener et mettre en scène une petite bande d’attachants marginaux, le héros, Yarvi, le premier. On sent que, sous couvert de pitch bateau, l’auteur a voulu se faire plaisir et joyeusement massacrer les clichés. Vous voyez venir de loin un rebondissement ? C’est pour mieux vous en glisser un autre bien plus vicelard en douce. Et ça, c’est complètement jouissif ! Il en ressort une histoire aussi entraînante que bien ficelée qui me donne furieusement envie de m’attaquer à la suite, pour le seul plaisir de me faire avoir une nouvelle fois.
J'ai adoré

Saga La Mer Éclatée / Shattered Sea
2. La Moitié d'un Monde / Half the World
3. La Moitié d'une Guerre / Half a War

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2 commentaires

  1. Cette série est dans ma PAL depuis un moment mais il faudrait vraiment que je la sorte un jour :p
    Ça donne envie en tout cas ^^

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    Réponses
    1. J'ai commencé par sa saga la plus soft, il ne me reste plus qu'à m'attaquer aux autres qui sont plus dark et gritty je crois. J'ai hâte !

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