Thérapie du Crime, de Sophie Jomain & Maxime Gillio

Thérapie du Crime

de Sophie Jomain & Maxime Gillio

Editions Pygmalion (2018)

320 pages

Après avoir exercé le métier d’archéologue pendant quelques années, Sophie Jomain s’est découvert une passion pour l’écriture. Depuis le succès de sa saga fantastique Les étoiles de Noss Head elle n’a cessé d’être saluée par la critique, notamment pour sa série d'urban fantasy Felicity Atcock, ses romances contemporaines Cherche jeune femme avisée et D’un commun accord, inspirées de contes de fées, ainsi que son roman Quand la nuit devient jour.

Maxime Gillio, père de trois enfants, a travaillé douze ans dans l’Éducation nationale avant de réaliser qu’il n’aimait rien tant que le calme et la solitude. Depuis, il a lâché son métier d’enseignant pour se reconvertir dans l’édition. Mais il a quand même gardé sa tribu, pour son plus grand bonheur. Il est l'auteur d'une dizaine de romans dont Rouge armé chez Ombres Noires.

Synopsis

Alice Rivière est une psychologue peu conventionnelle. L’incongruité, c’est son truc. Elle ne fait rien comme personne et c’est même la raison pour laquelle on vient la voir. D’ailleurs, si elle pouvait parler de ce qu’on lui confie lors de ces séances, elle aurait des centaines d’histoires à raconter. Mais la discrétion est une règle d’or. Une règle fortement ébranlée par la réapparition du commandant Xavier Capelle qui vient lui soutirer des informations sur un de ses patients. Encore faudrait-il qu’elle accepte de l’aider et qu’elle lui pardonne l’humiliation subie seize ans plus tôt. Et pour ça, il peut toujours courir...

Mon avis

Si vous êtes un habitué de ces lieux, vous n’êtes pas sans savoir que j’éprouve beaucoup d’affection pour les écrits de Sophie Jomain, quels qu’ils soient. J’ai entre autres dévoré sa saga Felicity Atcock et c’est dans ce cadre que j’ai découvert Maxime Gillio, auquel elle s’est associée le temps d’un crossover entre leurs héros respectifs. J’étais ressortie conquise par l’expérience. Métaphores cinglantes, références pop culture et sous-entendus grivois s’enchaînaient dans ce tome avec beaucoup de fluidité, un petit côté « gros rouge qui tache » en plus. J’avais trouvé cette écriture à quatre mains sanglante à souhait, ne faisant pas forcément dans la délicatesse, mais très efficace. J’étais donc impatiente de retrouver le duo d'auteurs pour une aventure à plus long cours.

Changement complet d’univers ici, on dit adieu à l’urban fantasy, bonjour au polar épicé de romance. La couleur est d’emblée annoncée par la 4e de couverture qui présente le roman comme un « Castle en jupon ». Peut-être pas la meilleure des références, elle donne cependant le ton : le genre balisé de l’association improbable d’enquêteurs que tout semble opposer. En fond, un tueur en série et des retrouvailles amoureuses.

Ce n’est pas l’histoire la plus alambiquée ou mettant les méninges à mal qui soit, je vous l’accorde, mais elle s’avère très distrayante. L’intrigue est même plutôt bien ficelée et ne tombe pas dans la facilité des révélations qui arrivent à point nommé. Le tout n’est ici pas tant de découvrir qui est le coupable, mais plutôt comment le coincer. J’ai eu un peu l’impression de me trouver devant un épisode de Profilage, une série que j’affectionne beaucoup, et j’ai enchaîné les pages sans voir le temps passer.

Bonus pour moi, le roman se déroule dans la métropole Lilloise et j’ai trouvé cela très sympa de m’offrir une petite escapade littéraire dans un endroit où je réside. 

Et puis c’est un régal d’accompagner un moment ce duo à la dynamique explosive. Il y a plus original que Xavier Capelle, qui tombe un peu dans l’archétype du flic intuitif en conflit avec sa hiérarchie, mais j’ai adoré sa grande gueule. C’est le genre de charmant connard pour lequel j’ai un faible. Mais Alice Rivière, la psy aux méthodes peu conventionnelles, sort en comparaison bien plus du lot, tout en étant aussi plaisante à suivre.

Quant à leur association forcée, elle marche du feu de dieu. Bon d’accord, j’adore les couples qui s’envoient la vaisselle à la figure, mais il faut reconnaître en toute objectivité que leurs échanges sont hilarants, les réparties qui piquent y étant à l’honneur. Le style cinglant des auteurs est d’ailleurs particulièrement mis en valeur par les dialogues. On a même l’impression qu’ils se sont bien amusés à la rédaction. C’est fun sans trop en faire, incisif et entraînant au possible... en un mot : savoureux.

En bref...

À nouveau, le duo Jomain/Gillio fait mouche ! J’avais découvert leur association avec un crossover entre leurs héros respectifs et j’étais impatiente de les retrouver pour une aventure à plus long cours. Changement complet d’univers ici, on dit adieu à l’urban fantasy, bonjour au polar épicé de romance. Ce n’est pas l’histoire la plus alambiquée ou mettant les méninges à mal qui soit, je vous l’accorde, mais elle est reste prenante. L’intrigue est même assez bien ficelée et ne tombe pas dans la facilité des révélations qui arrivent à point nommé. Le tout n’est ici pas tant de découvrir qui est le coupable, mais plutôt comment le coincer. Et puis c’est un régal de passer un petit moment avec Alice et Xavier, un duo à la dynamique explosive. Bref, le roman est aussi distrayant qu’il se lit bien. L’écriture à quatre mains des auteurs est décidément on ne peut plus efficace. C’est fun sans trop en faire, cinglant et entraînant au possible... en un mot : savoureux.

J'ai beaucoup aimé

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