Le Cycle des Princes d'Ambre - Tome 1: Les Neuf Princes d'Ambre, de Roger Zelazny

Le Cycle des Princes d'Ambre - Tome 1: Les Neuf Princes d'Ambre
The Chronicles of Amber - Book 1: Nine Princes in Amber

de Roger Zelazny

Editions Folio (SF) (2000)
1ère édition VO en 1970
251 pages

Roger Zelazny (1937 - 1995)est un auteur américain de SFFF. Il a obtenu durant sa carrière six prix Hugo et trois prix Nebula.

Synopsis

Un amnésique s’échappe d’un hôpital psychiatrique après avoir découvert le nom de la personne qui l’a fait enfermer : Flora, sa propre sœur. Celle-ci lui révèle qu’il se nomme Corwin, et qu’il est l’un des neuf frères qui se disputent le pouvoir au royaume d’Ambre, le seul monde réel dont tous les autres sont des reflets, des ombres ; que les princes d’Ambre ont la faculté de parcourir ces univers parallèles par la puissance de leur volonté. Recouvrant peu à peu la mémoire, Corwin entame un périlleux voyage en direction d’Ambre, glissant d’ombre en ombre dans le but de disputer au prestigieux Eric, le plus brillant des princes, le trône du royaume.

Mon avis

Je n’ai jamais terminé le Cycle des Princes d’Ambre, je dois être à quelque chose comme deux tomes de la fin. J’ai donc décidé de tout reprendre au début. Quinze ans plus tard, me voilà de retour en Ambre, la seule, la vrai, celle dont tous les mondes ne sont que de pâles reflets. Et j’avoue que ça fait un bien fou. Cette série a été une des premières de fantasy dans laquelle je me suis lancée et elle a toujours eu une petite place dans mon cœur. N’attendez donc pas des masses d’objectivité dans cette chronique. ;)

On suit dans ce tome un certain Corwin. Il se réveille couvert de bandages dans une clinique privée, guéri de ses blessures physiques, mais dépourvu de souvenirs. Notre amnésique comprend bien vite qu’il est retenu ici de force. Il réussit cependant à s’échapper et part en quête de son passé. Premier arrêt: le domicile de celle qui l’aurait interné.

Cette première partie est particulièrement prenante, notamment du fait de l’amnésie de Corwin. Complètement ignorant de qui il est, il va devoir manipuler son entourage pour parvenir à ses fins et recouvrer la mémoire. Et à ce petit jeu, il est champion toutes catégories. Il nous offre au passage des dialogues de toute beauté, bluffant pour obtenir les informations qu’il désire.

C’est peu à peu qu’il découvre d’où il vient. La mise en place de l’univers est ainsi progressive. Et quel univers ! Original, celui-ci fourmille de bonnes idées et s’épaissira toujours plus à chaque tome (oui, je sais, on n’en est qu’au premier ici, mais comprenez mon enthousiasme). J’ai été à nouveau enchantée par Ambre et ses reflets, son système de téléportation ô combien ingénieux et sa mystérieuse Marelle. Les concepts qui s’y rattachent s'avèrent particulièrement intrigants et ont réjoui mon imagination.

Ce récit à la première personne sans attaches permet de plus de maintenir une bonne dose de tension. On tâtonne autant que le héros, titillé par tous ces étranges éléments. On éprouve également toujours plus d’empathie pour lui. L’absence de souvenirs rend Corwin sympathique. Même déboussolé, il déborde de ressources. Une fois ses facultés récupérées, il se révèle en revanche plus froid. Il conserve néanmoins un cynisme délicieux.

En même temps vu les relations entre les membres de sa famille, il y a de quoi être cynique. Il faut dire que celles-ci donnent dans la complexité. Amour, haine, admiration, jalousie… il y en a pour tous les goûts. Rajoutez à cela une belle crise de succession et des frères prêts à tout pour monter sur le trône et vous obtenez un conflit où tous les coups sont permis.

Alliances, trahisons, batailles sanglantes, les actions s’enchaînent dans la seconde partie à un rythme effréné. Trop effréné d’ailleurs, Zelazny ne s’appesantit pas de détails. Mais en 250 pages, on ne peut pas non plus tout faire. L’intrigue est finalement à l’image de son style, plutôt incisive..

En bref...

Une de mes premières séries de fantasy, elle reste chère à mon coeur. On y suit ici Corwin, amnésique à la recherche de ses souvenirs qui se retrouvera plongé en Ambre et ses mystères. C’est peu à peu qu’il découvre d’où il vient. La mise en place de cet univers original est ainsi progressive. L'absence de souvenirs permet également de l'empathie pour ce héros, empathie qui restera une fois la mémoire retrouvée et Corwin plongé dans une avalanche de péripéties. Alliances, trahisons, batailles sanglantes, les actions s’enchaînent dans la seconde partie à un rythme effréné. Trop effréné d’ailleurs, Zelazny ne s’appesantit pas de détails. Mais en 250 pages, on ne peut pas non plus tout faire. L’intrigue est finalement à l’image de son style, plutôt incisive.