Entry Island
L'île du serment
de Peter May
Editions Quercus Books (2013)
Publié en VF aux éditions du Rouergue
534 pages
534 pages
Synopsis
De mémoire d’homme, aucun meurtre n’a jamais eu lieu sur l’île d’Entrée, située dans l’archipel de La Madeleine, à l’est du Canada, et peuplée par une poignée de familles d’origine écossaise pour la plupart. Jusqu’à cette nuit de tourmente où James Cowell est poignardé à mort. Sa femme prétend qu’un assaillant s’en est pris à elle avant de tuer son mari, mais tous suspectent cette épouse d’un couple vacillant. Tous, sauf Sime MacKenzie. Seul anglophone parmi les enquêteurs envoyés sur place, il éprouve un choc en découvrant Kirsty Cowell. Le sentiment irréfutable de la connaître depuis toujours. Isolé dans une équipe où œuvre comme spécialiste des scènes de crimes son ex-femme Marie-Ange, meurtri par l’échec de son mariage, rompu par l’insomnie, Sime sombre dans un état second où la réalité se mêle à des rêves étranges, faisant ressurgir l’histoire de son aïeul, expulsé de l’île de Lewis dans les années 1850, au moment de la famine de la pomme de terre. Avec la certitude folle que le destin de Kirsty comme le sien se noués là, quelque cent cinquante ans plus tôt, dans un amour interdit qui n’a cessé de brûler ni de hanter. Le face-à-face entre le détective et la suspecte sur une falaise escarpée de l’île d’Entrée se superpose à l’image sépia d’une adolescente embrassée à l’ombre des pierres levées puis perdue sur un quai de Glasgow, dans le tumulte d’un navire qui déporte des milliers de misérables vers le Nouveau Monde.
Mon avis
Après un coup de cœur pour la trilogie Lewis, je me suis laissée aller à tester un autre roman de Peter May. Choisi un peu au hasard sur les étagères de la librairie anglophone de ma ville, Entry Island promettait un dépaysement canadien mâtiné d’influence écossaise, une aventure insulaire au parfum de nostalgie et une histoire se jouant du temps. Tout pour me plaire.
Comme dans la trilogie Lewis, on a là un roman d’ambiance, celle d’une île, cette fois-ci aux confins du Canada, et d’une autre, à l’extrême ouest des Highlands. Les descriptions marquent par leur vivacité et immergent avec force dans ces décors si particuliers. Du Golfe du Saint Laurent aux Hébrides il n’y a qu’un pas, ou dans ce cas qu’un océan. Landes et côtes déchirées sont des paysages que l’on retrouve d’un côté comme de l’autre et qui rythment cette histoire par leur puissance évocatrice. Des étendues battues par des vents qui vous traversent de part en part, la pluie qui vous ruisselle sur le visage et se mue le temps d’un instant en un rayon de soleil. Un environnement brut et sans pitié, mais qui ne donne pourtant qu’une envie, aller à sa rencontre.
Il m’a emportée dès les premières pages et j’en aurais presque oublié l’investigation en cours. Elle est cependant prétexte à un chassé-croisé temporel captivant.
Peter May promène en effet ses lecteurs entre passé et présent. Inspecteur insomniaque de la police de Montréal, Sime MacKenzie participe à une enquête pour meurtre sur l’île d’Entrée, enclave anglophone d’un archipel francophone. Québécois d’origine écossaise, il maîtrise les deux langues, ce qui le rend le plus à même d’interroger les suspects. Mais il est pour cela obligé de collaborer avec son ex-femme, membre de l’équipe d’investigation. À ses nuits sans sommeil s’ajoute le stress de la situation. Sa rencontre avec Kirsty Cowell, soupçonnée d’avoir assassiné son mari, va encore plus le chambouler. Il a l’étrange impression de l’avoir déjà vue quelque part et elle éveille en lui un écho lointain. Peu à peu, l’histoire d'un aïeul dont il porte le nom va venir le hanter, jusqu’à l’obsession…
Deux récits se chevauchent ainsi, celui de Sime MacKenzie l’enquêteur québécois, et celui de Sime MacKenzie le jeune homme des Hébrides. Amoureux de la fille du Laird local, ce dernier traverse bien des épreuves à la recherche de paix et de liberté. Les deux histoires parfaitement imbriquées donnent ici une belle épaisseur à l’intrigue. On oscille du policier à l’historique sans même s’en rendre compte, complètement happé par les évènements.
Et à nouveau, la mémoire s'érige en thème directeur du roman. Celle de l’ancêtre de Sime, certes, mais aussi à travers lui celle de l’Écosse et de ces milliers de colons chassés de chez eux par les propriétaires terriens anglais à l’occasion des Highlands clearance, en pleine Famine de la pomme de terre (un épisode un peu méconnu du passé). Des hommes et des femmes forcés de tout quitter pour aller s’installer dans des conditions terribles aux USA et au Canada et dont l’histoire ne peut que toucher.
Mais dans toutes ces voix, c’est celle de Sime qui se démarque le plus. Il est pour moi bien représentatif des personnages de Peter May : attachants et profonds, souvent torturés, ce qui ne leur donne que plus d’intérêt.
Comme dans la trilogie Lewis, on a là un roman d’ambiance, celle d’une île, cette fois-ci aux confins du Canada, et d’une autre, à l’extrême ouest des Highlands. Les descriptions marquent par leur vivacité et immergent avec force dans ces décors si particuliers. Du Golfe du Saint Laurent aux Hébrides il n’y a qu’un pas, ou dans ce cas qu’un océan. Landes et côtes déchirées sont des paysages que l’on retrouve d’un côté comme de l’autre et qui rythment cette histoire par leur puissance évocatrice. Des étendues battues par des vents qui vous traversent de part en part, la pluie qui vous ruisselle sur le visage et se mue le temps d’un instant en un rayon de soleil. Un environnement brut et sans pitié, mais qui ne donne pourtant qu’une envie, aller à sa rencontre.
Il m’a emportée dès les premières pages et j’en aurais presque oublié l’investigation en cours. Elle est cependant prétexte à un chassé-croisé temporel captivant.
Peter May promène en effet ses lecteurs entre passé et présent. Inspecteur insomniaque de la police de Montréal, Sime MacKenzie participe à une enquête pour meurtre sur l’île d’Entrée, enclave anglophone d’un archipel francophone. Québécois d’origine écossaise, il maîtrise les deux langues, ce qui le rend le plus à même d’interroger les suspects. Mais il est pour cela obligé de collaborer avec son ex-femme, membre de l’équipe d’investigation. À ses nuits sans sommeil s’ajoute le stress de la situation. Sa rencontre avec Kirsty Cowell, soupçonnée d’avoir assassiné son mari, va encore plus le chambouler. Il a l’étrange impression de l’avoir déjà vue quelque part et elle éveille en lui un écho lointain. Peu à peu, l’histoire d'un aïeul dont il porte le nom va venir le hanter, jusqu’à l’obsession…
Deux récits se chevauchent ainsi, celui de Sime MacKenzie l’enquêteur québécois, et celui de Sime MacKenzie le jeune homme des Hébrides. Amoureux de la fille du Laird local, ce dernier traverse bien des épreuves à la recherche de paix et de liberté. Les deux histoires parfaitement imbriquées donnent ici une belle épaisseur à l’intrigue. On oscille du policier à l’historique sans même s’en rendre compte, complètement happé par les évènements.
Et à nouveau, la mémoire s'érige en thème directeur du roman. Celle de l’ancêtre de Sime, certes, mais aussi à travers lui celle de l’Écosse et de ces milliers de colons chassés de chez eux par les propriétaires terriens anglais à l’occasion des Highlands clearance, en pleine Famine de la pomme de terre (un épisode un peu méconnu du passé). Des hommes et des femmes forcés de tout quitter pour aller s’installer dans des conditions terribles aux USA et au Canada et dont l’histoire ne peut que toucher.
Mais dans toutes ces voix, c’est celle de Sime qui se démarque le plus. Il est pour moi bien représentatif des personnages de Peter May : attachants et profonds, souvent torturés, ce qui ne leur donne que plus d’intérêt.
En bref...
Entry Island promettait un dépaysement canadien mâtiné d’influence écossaise, une aventure insulaire au parfum de nostalgie et une histoire se jouant du temps, il a tenu ses promesses. Comme dans la trilogie Lewis, on a là un roman d’ambiance. Les descriptions marquent par leur vivacité et des paysages d'une grande force rythment cette histoire par leur puissance évocatrice. On en oublierait presque l'enquête en cours. Elle est cependant prétexte à un chassé-croisé temporel captivant. Peter May promène en effet ses lecteurs entre passé et présent, des aventures d'un inspecteur insomniaque à celle de son ancêtre, jeune paysan des Hébrides dans la tourmente. Les deux histoires parfaitement imbriquées donnent ici une belle épaisseur à l’intrigue. Quant aux protagonistes, ce sont tant de voix qui ne peuvent que toucher. Mais c'est pour moi celle de l'inspecteur Sime qui se démarque. Il est de plus représentatif des personnages de Peter May: attachants et profonds, souvent torturés, ce qui ne leur donne que plus d’intérêt.
Entry Island promettait un dépaysement canadien mâtiné d’influence écossaise, une aventure insulaire au parfum de nostalgie et une histoire se jouant du temps, il a tenu ses promesses. Comme dans la trilogie Lewis, on a là un roman d’ambiance. Les descriptions marquent par leur vivacité et des paysages d'une grande force rythment cette histoire par leur puissance évocatrice. On en oublierait presque l'enquête en cours. Elle est cependant prétexte à un chassé-croisé temporel captivant. Peter May promène en effet ses lecteurs entre passé et présent, des aventures d'un inspecteur insomniaque à celle de son ancêtre, jeune paysan des Hébrides dans la tourmente. Les deux histoires parfaitement imbriquées donnent ici une belle épaisseur à l’intrigue. Quant aux protagonistes, ce sont tant de voix qui ne peuvent que toucher. Mais c'est pour moi celle de l'inspecteur Sime qui se démarque. Il est de plus représentatif des personnages de Peter May: attachants et profonds, souvent torturés, ce qui ne leur donne que plus d’intérêt.
C'est sympa les dépaysements et les bonnes enquêtes, par contre je ne suis pas du tout fan de la couv française
RépondreSupprimerJe le vois passer depuis des années, et toujours rien lu !
RépondreSupprimerCa m'a l'air sympa mais plus de 500 pages ? J'en ai tellement que ça va attendre ^^
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