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Orgueil et Préjugés de Jane Austen

Pride and Prejudice (Orgueil et Préjugés)
de Jane Austen 
Editions Penguin Books, 2007 
204 pages

Jane Austen est une femme de lettre anglaise du XIXe siècle. Son talent pour peindre les mœurs de la province anglaise, son don pour la critique sociale et son humour décalé ont fait d'elle l'un des écrivains anglais les plus lus et appréciés. Ses romans ont été l'objet de nombreuses recherches et d'adaptations cinématographiques, télévisuelles ou littéraires. Orgueil et Préjugés et son œuvre la plus connue et est considérée comme l'une des plus significatives. 



Quatrième de couverture:


Mr et Mrs Bennet ont cinq filles pour lesquelles le mariage semble être la seule carrière possible. Quand parvient la nouvelle de l'installation à Netherfield, le domaine voisin, de Mr Bingley, célibataire et beau parti, toutes les dames des alentours sont en émoi, d'autant plus qu'il est accompagné de Mr Darcy, un jeune et riche aristocrate. Au-delà des aventures sentimentales des cinq filles Bennet, Jane Austen dépeint les rigidités de la société anglaise au tournant du XIXe siècle.



Mon avis:

Coup de cœur pour moi sur ce roman même s'il est vrai que je partais un peu partiale dans mon jugement: j'avais vu, revu et adoré l'adaptation de la BBC, plus ou moins apprécié celle avec Keira Knightley et Matthew MacFayden et même poussé le vice à regarder la version pseudo-Bollywood. Quand je me suis décidée à varier mes lectures en y intégrant au moins un classique par mois, Orgueil et Préjugés a constitué une victime tout à fait acceptable pour octobre et le lire en VO m'a permis de pimenter un peu les choses.

Même si je connaissais déjà l'intrigue, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir des détails oubliés ou non-présents dans les adaptations. C'est avec délectation que je me suis replongée dans les amours contrariés de Jane et le jeu du chat et de la souris auquel se livrent Elizabeth et Darcy. Péripéties et quiproquo se succèdent au rythme des bals et des saisons et c'est avec impatience que l'on suit les développements d'une histoire soigneusement construite. 

Avec la version originale, j'ai pu apprécier à leur juste valeur les dialogues qui permettent à toute la vivacité d'esprit et la finesse de Lizzy de s'exprimer. Ses joutes verbales avec Darcy sont d'ailleurs un pur régal. Il faut dire que dans cette œuvre d'Austen, les dialogues sont privilégiés aux longs discours et descriptions et montrent une verve exceptionnelle. L'humour est au rendez-vous et les traits d'esprits s'entremêlent à une ironie plus mordante, en particulier à l'égard des différents personnages secondaires.

Les personnages sont en effet bien campés et quelques phrases suffisent à leur faire prendre du relief, d'une manière bien souvent impitoyable. Qu'il s'agisse de Kitty et Lydia les parfaites coquettes, d'une Mrs Bennet à l’intelligence médiocre et obsédée par sa condition sociale, ou encore d'un clergyman aussi ridicule que vaniteux et obséquieux, tous sont hauts en couleurs et en prennent pour leur grade. En en faisant le reflet de la bonne société anglaise cantonnée dans ses certitudes et sa supériorité, Austen se livre à la critique d'un monde où l'apparence et le rang ont pris le pas sur les valeurs morales. Sa grande force en la matière et qu'à l'instar de son héroïne, elle préfère en rire plutôt que de se vouloir moraliste.

A travers les amours des filles Benett, l'auteur se livre à une analyse très fine de la bonne société britannique de l'époque ainsi qu'à une critique sociale pleine d'ironie, même si celle si se limite au monde de la petite aristocratie et de la bourgeoisie (nulle allusion ici au statut des paysans, domestiques et ouvriers). En s'attachant à décrire un quotidien basé sur les mondanités et les cancans, elle décèle les failles de la société et en souligne tous ses petits défauts. Le statut de la femme en particulier est largement traité. Celle qui ne dispose pas de suffisamment de bien voit son avenir compromis. Elle est en cela à jamais dépendante: de son père qui, par la taille de sa dote, peut lui garantir ou non un bon mariage ou de ses frères (ou autres mâles de la lignée) qui, à la mort du père, reçoivent titres et héritages. Le mariage est la seule issue envisageable, comme en témoigne l'obsession en la matière de Mrs Bingley, prête à toutes les hypocrisies pour assurer un avenir à ses filles et par la même se mettre à l'abri pour ses vieux jours. Et si Elizabeth, de par son caractère romanesque et son indépendance d'esprit, offre un contraste saisissant avec toutes ces jeunes filles élevées dans l'ambition de devenir des maîtresses de maison respectées, elle reste néanmoins responsable, ainsi qu'en atteste le dénouement de l'histoire. Mais aux mariages d'intérêt (Collins, les rêves de Caroline Bingley...) et imprudents (Mr et Mrs Bennet, Lydia...), Austen oppose le mariage judicieux: une union fondée sur l'estime, le respect mutuel et l'affection (Mr et Mrs Gardiner ...). 

C'est au final avec plaisir que je relierai ce roman et je pense que je vais me confronter avec le reste de l'œuvre de Jane Austen. Si vous n'êtes pas encore familier des amours de l'impétueuse Elizabeth Bennet et l'arrogant Mr Darcy, plongez-vous sans attendre dans l'histoire. Le style d'Austen fait qu'on rit, on hait et on soufre avec les personnages, bref on ne peut s'empêcher d'éprouver de l'émotion. Et au-delà des péripéties d'une romance tumultueuse, on découvre une analyse très mordante de la bonne société pré-victorienne.


Coup de coeur





6 commentaires

  1. J'aime particulière cette édition, je l'ai également ! :)

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  2. Oui, en général ce que fait Penguin est très sympathique.

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  3. Je compte le lire rapidement. Je n'ai lu aucune chronique qui n'en fait pas un coup de coeur ;)

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    1. Oui c'est vrai que ce livre à tendance à remporter tous les suffrages !

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  4. Un coup de cœur, l'un de mes livres doudous ;) !
    J'ai adorée de la première à la dernière ligne, sans jamais m'ennuyer.

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  5. Les classiques ne sont vraiment pas mon genre de prédilection, mais je dois avouer que celui-ci est un des meilleurs que j'ai pu lire :)

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