La Dernière Terre - Tome 1: L'Enfant Merehdian
de Magali Villeneuve
Editions L'Homme sans Nom (2012)
458 pages
458 pages
Magali Villeneuve est illustratrice française de l'imaginaire. Elle travaille principalement aux USA, pour les univers du Seigneur des Anneaux, du Trône de Fer ou Magic the Gathering notamment. Elle exerce aussi dans l'édition littéraire où elle réalise de nombreuses couvertures. Avec La Dernière Terre, elle ajoute une nouvelle corde à son arc, celle de l'écriture.
Synopsis
Un monumental ruban de pierre se dresse en sentinelle au bord des brumes éternelles. Les hommes leur ont donné un nom : la Dernière Terre. Dans la cité-capitale des Cinq Territoires, Cahir, jeune homme frêle, maladif, aux mœurs et aux allures bien éloignées des codes stricts qui font loi autour de lui, subsiste envers et contre la réprobation générale. Il est issu des Giddires, un peuple rejeté, au ban de la paix politique qui unit les autres contrées. Malgré cela, entre intelligence et ingénuité, il parvient à se rapprocher de certains locaux, dont Ghent, fils du Haut-Capitaine à la tête des forces militaires des Basses-Terres. Au fil de ces jours paisibles, s’il advenait un événement capable de bouleverser tous les dogmes établis, quel poids l’existence de Cahir aurait-elle dans la balance des certitudes ?.
Mon avis
Voilà un livre qui attendait dans ma pal depuis les Imaginales 2014. L’achat avait à la base été motivé par la chronique de Meli du Bazar de la Littérature. Mais les avis dithyrambiques s’étaient depuis multipliés, tout comme mes angoisses au sujet de cette lecture. Allez comprendre, plus un livre est encensé, plus je le regarde d’un œil torve. J’ai pour le coup était bien bête puisque j’ai adoré ce premier opus.
J’ai tout d’abord été séduite par la plume fine et maîtrisée de Magali Villeneuve. Ses descriptions, notamment, sonnent aussi juste qu’elles fourmillent de détails. Elles vous immergent avec puissance dans un univers très visuel.
Celui-ci est d’ailleurs une des grandes forces du récit. Riche et soigné, il a pour moi été source de fascination. L’auteur nous plonge ainsi au cœur des Cinq Territoires. Pour échapper à d’hostiles brumes, les hommes ont bâti une immense muraille encerclant ces terres. Toutes sauf une, celle des Giddires. Mis au ban de la société autant qu’il la méprise, c’est un peuple rude qui ne peut compter que sur sa force de caractère et ses montagnes pour se protéger. Habitants des Endérines, des Gamarides, du plateau Agrevin et des plaines de Tilh sont eux relativement saufs et s’épanouissent sous des cieux plus cléments.
C’est un ensemble dense et très réfléchi qui nous est ici offert. Il est travaillé dans toutes ses civilisations. Chaque peuple se retrouve abordé, même si la majeure partie du récit se déroule à Tileh Agrevina. Capitale des Cinq Territoires, cette immaculée citadelle du plateau Agrevin forme en son sein les Arpenteurs. Caste de guerriers maintenant d’apparat, elle est chargée de défendre une muraille qui n’a connu aucun assaut depuis des siècles. Mais de nouveaux bouleversements pourraient bien l’appeler à reprendre un service plus actif.
Ce premier tome est essentiellement introductif, présentant l’univers, les personnages ainsi que l’élément perturbateur de cet ordre bien établi. Aucune lassitude cependant, on savoure les informations qui s’offrent à nous en touchant du bout des doigts quelques mystères. Sous le couvercle de cette civilisation résident quelques parts d’ombres titillant la curiosité du lecteur. Je pressent de belles révélations pour la suite et j’ai hâte de les découvrir.
C’est de plus un volume qui touche par ce qu’il développe au delà de l’intrigue. L’univers dont je vous parlais, mais également des personnages qui ont été autant de dards que je me suis pris en plein cœur. Criants de réalisme et de relief, travaillés, ils sont devenus de véritables compagnons que j’ai eu bien du mal à se sortir de la tête une fois le livre refermé.
Il y a tout d’abord un duo un peu improbable que je me suis régalée à explorer. Ghent, digne héritier du Haut-Capitaine des Arpenteurs, est rigide comme tout Agrevin, froid presque, si ce n’était une ou deux réactions échappées presque malgré lui. J’ai le sentiment qu’il y a tellement plus en lui que certains choix de sa part, mais il n’en est que plus intrigant. J’ai de toute façon un petit faible pour ce genre de caractère trop droit dans ses bottes, parfois jusqu’à l’erreur.
Cahir, le mal-aimé, est lui son opposé et un beau coup de cœur. Le jeune homme est un Giddire, peuple méprisé, recueilli et arrivé à Tileh Agrevina dans d’étranges circonstances. Isolé alors que Ghent remporte les suffrages, aussi sauvage et revêche que l’autre rentre dans le moule, refusant les codes stricts des Agrevins, il oscille entre rébellion et désir d’amitié, d’intégration. Mais dans cette société où le sentiment n'a pas place, Cahir se consume lentement de l’intérieur. C’est un personnage tout en nuances qui dégage une émotion très forte et m’aura arraché bien des serrements de cœur.
Autour d’eux gravitent des seconds couteaux tout aussi finement ouvragés. Reghia, dont j’attendais peu, m’aura par exemple marquée par la sensibilité et les secrets que dissimule son apparence de froideur de bonne famille. Feor, lui, aura eu un peu de mal à se situer dans cet ensemble, mais j’ai été ravie par son humour et son côté bourru.
Et que dire de Melgar et sa relation si complexe avec Cahir qu’il a recueilli. Melgar dont la retenue teintée de fragilité m’aura complètement bouleversée. Indéchiffrable, il aura pourtant su d’un geste furtif m’arracher quelques larmes.
Ces personnages si complexes, ce sont eux qui font toute la beauté du roman et l’imprègnent d’une profondeur incontestable. Il sont de ceux qui vous rendent impatient de les retrouver, juste pour une fois de plus les voir s’animer. Et derrière eux, c’est tout un réseau de lien qui se tisse, réservant des passages d’une grande émotion au fur et à mesure que sont explorés les lieux entre amis, amants, membre d’une même famille et pourquoi pas ennemis.
J’ai tout d’abord été séduite par la plume fine et maîtrisée de Magali Villeneuve. Ses descriptions, notamment, sonnent aussi juste qu’elles fourmillent de détails. Elles vous immergent avec puissance dans un univers très visuel.
Celui-ci est d’ailleurs une des grandes forces du récit. Riche et soigné, il a pour moi été source de fascination. L’auteur nous plonge ainsi au cœur des Cinq Territoires. Pour échapper à d’hostiles brumes, les hommes ont bâti une immense muraille encerclant ces terres. Toutes sauf une, celle des Giddires. Mis au ban de la société autant qu’il la méprise, c’est un peuple rude qui ne peut compter que sur sa force de caractère et ses montagnes pour se protéger. Habitants des Endérines, des Gamarides, du plateau Agrevin et des plaines de Tilh sont eux relativement saufs et s’épanouissent sous des cieux plus cléments.
C’est un ensemble dense et très réfléchi qui nous est ici offert. Il est travaillé dans toutes ses civilisations. Chaque peuple se retrouve abordé, même si la majeure partie du récit se déroule à Tileh Agrevina. Capitale des Cinq Territoires, cette immaculée citadelle du plateau Agrevin forme en son sein les Arpenteurs. Caste de guerriers maintenant d’apparat, elle est chargée de défendre une muraille qui n’a connu aucun assaut depuis des siècles. Mais de nouveaux bouleversements pourraient bien l’appeler à reprendre un service plus actif.
Ce premier tome est essentiellement introductif, présentant l’univers, les personnages ainsi que l’élément perturbateur de cet ordre bien établi. Aucune lassitude cependant, on savoure les informations qui s’offrent à nous en touchant du bout des doigts quelques mystères. Sous le couvercle de cette civilisation résident quelques parts d’ombres titillant la curiosité du lecteur. Je pressent de belles révélations pour la suite et j’ai hâte de les découvrir.
C’est de plus un volume qui touche par ce qu’il développe au delà de l’intrigue. L’univers dont je vous parlais, mais également des personnages qui ont été autant de dards que je me suis pris en plein cœur. Criants de réalisme et de relief, travaillés, ils sont devenus de véritables compagnons que j’ai eu bien du mal à se sortir de la tête une fois le livre refermé.
Il y a tout d’abord un duo un peu improbable que je me suis régalée à explorer. Ghent, digne héritier du Haut-Capitaine des Arpenteurs, est rigide comme tout Agrevin, froid presque, si ce n’était une ou deux réactions échappées presque malgré lui. J’ai le sentiment qu’il y a tellement plus en lui que certains choix de sa part, mais il n’en est que plus intrigant. J’ai de toute façon un petit faible pour ce genre de caractère trop droit dans ses bottes, parfois jusqu’à l’erreur.
Cahir, le mal-aimé, est lui son opposé et un beau coup de cœur. Le jeune homme est un Giddire, peuple méprisé, recueilli et arrivé à Tileh Agrevina dans d’étranges circonstances. Isolé alors que Ghent remporte les suffrages, aussi sauvage et revêche que l’autre rentre dans le moule, refusant les codes stricts des Agrevins, il oscille entre rébellion et désir d’amitié, d’intégration. Mais dans cette société où le sentiment n'a pas place, Cahir se consume lentement de l’intérieur. C’est un personnage tout en nuances qui dégage une émotion très forte et m’aura arraché bien des serrements de cœur.
Autour d’eux gravitent des seconds couteaux tout aussi finement ouvragés. Reghia, dont j’attendais peu, m’aura par exemple marquée par la sensibilité et les secrets que dissimule son apparence de froideur de bonne famille. Feor, lui, aura eu un peu de mal à se situer dans cet ensemble, mais j’ai été ravie par son humour et son côté bourru.
Et que dire de Melgar et sa relation si complexe avec Cahir qu’il a recueilli. Melgar dont la retenue teintée de fragilité m’aura complètement bouleversée. Indéchiffrable, il aura pourtant su d’un geste furtif m’arracher quelques larmes.
Ces personnages si complexes, ce sont eux qui font toute la beauté du roman et l’imprègnent d’une profondeur incontestable. Il sont de ceux qui vous rendent impatient de les retrouver, juste pour une fois de plus les voir s’animer. Et derrière eux, c’est tout un réseau de lien qui se tisse, réservant des passages d’une grande émotion au fur et à mesure que sont explorés les lieux entre amis, amants, membre d’une même famille et pourquoi pas ennemis.
En bref...
Un premier tome envoûtant, à commencer par son univers. Riche et soigné, il a pour moi été source de fascination. C’est un ensemble dense et très réfléchi qui nous est ici offert. Il est travaillé dans toutes ses civilisations. Et si ce volume est essentiellement introductif, présentant l’univers, les personnages ainsi que l’élément perturbateur de cet ordre bien établi, il n'y a aucune lassitude à le découvrir. C'est un opus qui touche par ce qu’il développe au delà de l’intrigue. Les personnages, notamment, ont été autant de dards que je me suis pris en plein cœur. Criants de réalisme et de relief, travaillés, ils sont devenus de véritables compagnons que j’ai eu bien du mal à se sortir de la tête une fois le livre refermé. Ce sont eux qui font toute la beauté du roman et l’imprègnent d’une émotion et d'une profondeur incontestables. Ils sont de ceux qui vous rendent impatient de les retrouver, juste pour une fois de plus les voir s’animer.
Un premier tome envoûtant, à commencer par son univers. Riche et soigné, il a pour moi été source de fascination. C’est un ensemble dense et très réfléchi qui nous est ici offert. Il est travaillé dans toutes ses civilisations. Et si ce volume est essentiellement introductif, présentant l’univers, les personnages ainsi que l’élément perturbateur de cet ordre bien établi, il n'y a aucune lassitude à le découvrir. C'est un opus qui touche par ce qu’il développe au delà de l’intrigue. Les personnages, notamment, ont été autant de dards que je me suis pris en plein cœur. Criants de réalisme et de relief, travaillés, ils sont devenus de véritables compagnons que j’ai eu bien du mal à se sortir de la tête une fois le livre refermé. Ce sont eux qui font toute la beauté du roman et l’imprègnent d’une émotion et d'une profondeur incontestables. Ils sont de ceux qui vous rendent impatient de les retrouver, juste pour une fois de plus les voir s’animer.
Coup de cœur
Série La Dernière Terre
1. L'Enfant Merehdian
2. Des Certitudes
3. ?
La Dernière Terre est actuellement rééditée sous forme d'intégrale illustrée. La première comprendra le tome 1 et le tome 2, illustrée par Magali Villeneuve et Alexandre Dainche. Les réservation sont d'ores et déjà possibles sur la boutique de l'auteur.
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ENFIN je peux lire ta si belle chronique ♥ Au risque de me répéter et encore me répéter, je suis tellement contente que ce roman t'ait plu.
RépondreSupprimerCe livre m'a tellement captivée... moi qui n'étais pourtant pas très fervente de la fantasy à l'époque et qui "tentais" ma chance si j'ose dire. Cahir et Melgar sont mes deux gros coups de coeur, leur relation compliqué et complexe m'a énormément plu.
Comme toi, je perçois une suite tout aussi passionnante !
J'aurais mis du temps à me lancer dedans (quelle idiote) puis à écrire cette chronique, mais c'est fait. J'ai hâte de me lancer dans le T2 maintenant. Je prévois d'ailleurs de m'y attaquer en début d'année. A voir maintenant si j'arrive à être patiente et à attendre d'avoir l'intégrale entre les pattes ;)
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