Mes derniers avis

If We Were Villains de M.L. Rio

 


If We Were Villains
de M.L. Rio
Editions Flatiron (2017)
354p


Avant d'être romancière, M. L. Rio a été actrice, et avant d'être d'être actrice, elle était juste une passionnée des mots dont les meilleurs amis étaient les livres. Titulaire d'une maîtrise en études shakespeariennes du King's College de Londres et du Shakespeare's Globe, elle vit actuellement à Washington.

Synopsis

Oliver Marks vient de purger une peine de dix ans de prison, pour un meurtre qu’il pourrait ou non avoir commis. Le jour de sa libération, il est accueilli par l’homme qui l’a mis derrière les barreaux. L’inspecteur Colborne prend sa retraite, mais avant cela, il veut savoir ce qu’il s’est réellement passé il y a dix ans.

Oliver et ses amis formaient alors une troupe de sept jeunes acteurs qui étudiaient dans une école d’art d’élite. Sur scène comme en dehors, ils jouaient les mêmes rôles : héros, méchant, tyran, tentatrice, ingénue, figurant. Mais quand le casting change et que les figurants détrônent les stars, la frontière entre jeu et vie s’amenuisent dangereusement et l’un deux est retrouvé mort. Les autres doivent alors relever leur plus grand défi d’acteur : convaincre la police, et eux-mêmes, qu’ils sont innocents.

Mon avis

Cela fait un petit moment que je vois ce livre encensé un peu partout sur la blogosphère anglophone. Avec The Secret History, de Donna Tartt, If We Were Villains est souvent érigé en parangon de dark academia, un genre qui colle plutôt bien à mes envies automnales. Quand j’ai découvert début septembre que ma bibliothèque le proposait à l’emprunt, j’ai sauté sur l’occasion. 

The things about Shakespeare is, he's so eloquent...he speaks the unspeakable. He turns grief and triumph and rapture and rage into words, into something we can understand. He renders the whole mystery of humanity comprehensible.

L’atmosphère, brumeuse à souhait, m'a captivée. Complètement hors du temps, en huis clos presque, elle est de celles qui vous emportent et vous collent à la peau. Les vieilles pierres, le lac, les journées qui s’éternisent au rythme des répétitions et se perdent dans les mots de Shakespeare, l’alcool et les fumées de cigarettes… L’espace d’un week-end, j’ai eu du mal à me la sortir de la tête. 

For us, everything was a performance.” A small, private smile catches me off guard and I glance down, hoping he won’t see it. “Everything poetic.

C’est également un roman porté par ses personnages. Les premiers rôles, étudiants en théâtre oblige, y sont over dramatiques et un brin pédants, mais également très touchants. 

J’ai trouvé fascinante la façon dont la frontière entre rôles et réalité s’était peu à peu floutée pour eux, jusqu’à se demander s’ils n’étaient pas en perpétuelle représentation, individuellement comme dans leurs dynamiques de groupe.

Imagine having all your own thoughts and feelings tangled up with all the thoughts and feelings of a whole other person. It can be hard, sometimes, to sort out which is which.

C’est d’autant plus intéressant qu’ils sont à cet âge où l’on se cherche encore, où la moindre émotion peut prendre des proportions dramatiques, renforçant l’intensité du récit. 

Actors are by nature volatile—alchemic creatures composed of incendiary elements, emotion and ego and envy. Heat them up, stir them together, and sometimes you get gold. Sometimes disaster.

Les voir évoluer au cours des premiers chapitres dans une certaine forme d’innocence me les a ancrés dans le coeur et m’a donné envie de les protéger. Cela rend l’évolution de l’intrigue d’autant plus percutante. En cinq actes, comme la tragédie qu’elle est, l’histoire m’a parfois chamboulée par son exploration de la culpabilité et du désarroi. 

Je l'aurais lu il y a dix ans, ce roman, je m’y serais clairement perdue et retrouvée, cela aurait été un énorme coup de coeur, je crois. Là j’oscillais entre maman poule et  "I’m too old for this sh.." face à certaines réactions. Cela ne m’a pas empêchée d’avoir du mal à en sortir. 

En bref...

Dark academia, roman porté par les personnages et reprise en cinq actes de la tragédie. Les premiers rôles, étudiants en théâtre oblige, y sont over dramatiques et un brin pédants, mais également touchant. L'atmosphère, brumeuse à souhait, m'a captivée, et l'histoire parfois chamboulée par son exploration de la culpabilité et du désarroi. Je l'aurais lu il y a dix ans, cela aurait été un coup de coeur.


Retrouvez plus d'informations et d'autres avis :

Logo Livraddict


1 commentaire