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À chacun de nos souffles, de Lily Haime


À chacun de nos souffles
de Lily Haime
Éditions Bookmark - MxM (2020)
533 pages
ebook

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Lily Haime est une romancière française qui écrit également sous le nom Lily R. Davis. Le jour où elle a découvert la Nouvelle-Calédonie lors d'un séjour avec son homme, elle a eu le coup de foudre. Lily aime chanter Saturday Night Fever à son fils quand il pleure, profiter des gens qu’elle aime et, bien sûr, tout ce qui a trait aux mots. Car Lily a grandi au milieu des livres, et l’écriture est pour elle une inépuisable source de liberté.

Synopsis

« Il est 08 h 46. Le premier impact. Les contours de mon passé s’effacent. Ils se perdent au bord d’un monde qui part en cendres... » 

Kalli n’était qu’un adolescent lors des attentats du 11 septembre. Quatorze ans plus tard, c’est un secouriste qui parcourt le monde, d’une mission humanitaire à une autre.
Profondément traumatisé, souffrant depuis ce jour d’un syndrome de stress post-traumatique, Kalli se débat avec un passé qui n’existe pas vraiment.
Il ne fait plus confiance qu’à l’urgence dans laquelle il excelle. Et à ces courses de motos, qu’il écoute, casque sur les oreilles, comme des rengaines dont il ne se lasse jamais.
Les grondements des moteurs sont comme les filaments de ses souvenirs qui lui échappent.
Lorsqu'il accepte de revenir à Chicago, pour rendre service à son mentor, il ne s’attendait pas se retrouver devant Yaël Dazi, l’un des meilleurs pilotes de moto GP.
Mais surtout, devant un visage que Kalli croit reconnaître. Il a toujours eu l’impression de croiser dans ce regard, celui d’un garçon qu’il a perdu dans les dédales de sa mémoire.
Et, pourtant, Kalli sait que c’est faux. Cette folie qui brouille ses pensées a-t-elle seulement existé ? 
Des urgences de Chicago aux circuits moto de par le monde, Kalli sillonnera de nouveau son existence, réinventera son univers et déterrera les secrets d’un passé troublé.
Yaël deviendra chacun de ces souffles, que la haine lui a volé...

« La vie, c’était ça, non ? Et l’amour ? Une lumière qui vacillait dans le monde. »


Mon avis

Aimer, c’était savoir se décliner à l’infini. S’offrir des instants de douceur dans un monde débordant de rudesse. Attraper avec rage un cœur pulsant de tendresse. Il n’y avait aucune constance, aucune façon de bien s’aimer, de s’aimer assez, de trop s’aimer. Il n’y avait que deux êtres qui, un temps, un jour, pour l’éternité, apprenaient à composer avec tant d’imperfections.

Lily Haime, cette autrice qui fait mouche à chaque fois chez moi. J’ai beau avoir dévoré, parfois plusieurs fois, la grosse majorité de ses romans, tous adorés, les trois derniers attendent toujours dans ma liseuse. 

J’avais bêtement peur de tenter le sort quelque part, de perdre l’enthousiasme des premiers amours ou pire encore d’éprouver de la lassitude. C’est vrai qu’il y a des éléments qui reviennent d’un livre à l’autre ; des réactions chez ses héros, des liens familiaux/amicaux importants, des figures paternelles…

Mais je me rends compte que cela fait partie de la patte de Lily Haime, si j’ose dire, quelque chose qui définit son monde, comme sa plume si poétique. Il y a une telle une justesse dans l’expression des sentiments, une force aussi... un je ne sais quoi qui m’emporte à chaque fois.  

Il ignorait tellement de choses. Il ignorait le gouffre qui m’habitait. Il ignorait aussi que si j’en avais été capable, je l’aurais laissé m’aimer si entièrement que plus rien n’aurait eu d’importance. Il aurait pu recomposer ma vie et remplir les vides de tout ce qu’il aurait voulu. Je l’aurais laissé envahir les recoins mêmes les plus sombres de mon être, et j’y aurais vu si clair. Tellement clair.

Cela n’a pas raté, l’histoire de Yaël et Kalli, ces deux écorchés vifs, m’a touchée. Pourtant leur relation est moins aigüe dans ses sentiments que celles d’autres romans de l’autrice, plus sourde, mais tout aussi poignante, car empreinte de beaucoup de nostalgie.

J’aime cette capacité qu’a Lily Haime à explorer les palettes de sentiments. Ce sont autant de gammes qui se déclinent, comme ces univers qu’elle explore un livre après l’autre, ici celui des GP motos et du stress post-traumatique. 

Ses romans ont chacun leur propre musique également, un rythme souvent viscéral qui varie d’un livre à l’autre. Des mots qui donnent la cadence. C’est quelque chose d’assez profond dans cette lecture, une colère sourde, qui emporte, hypnotique presque, comme les kilomètres qui s’enchaînent au son des tours de circuit.

Lily Haime nous offre de plus ici une histoire avec une belle part de mystère, qui a guidé toute ma lecture. C’est celui de ses romans qui m’aura fait le plus m’interroger je crois. Il y a une telle souffrance en Kalli, une incertitude dont on aimerait connaître les raisons. 

Tant de questions, d’impressions de déjà-vu qui étouffent son quotidien. Comme un bourdonnement qui vous taquine l’oreille tout le long de votre lecture. Un petit « et si » soufflé doucement que je trouve des plus fascinant, et une excitation qui monte au fil des pages, au fur et mesure que les apparences s’effacent. Du grand art.  

Il dit des choses qui résonnent en moi. Il sourit et ça résonne en moi. Il me regarde et ça résonne en moi. Je l’embrasse et ça résonne en moi. Il me fige. Il ressemble à une pièce de puzzle. Je me fais des idées. J’ai des flashs. Des cauchemars. Des envies. Et beaucoup trop d’ombres dans lesquelles me perdre.

En bref...

Une relation moins aigüe dans ses sentiments que celles d’autres romans de l’autrice, plus sourde, mais tout aussi poignante, car empreinte de beaucoup de nostalgie. J’aime cette capacité qu’a Lily Haime à explorer les palettes d'émotions, toujours avec beaucoup de justesse. Elle nous offre de plus une histoire avec une belle part de mystère, qui a guidé toute ma lecture. Un petit « et si » soufflé doucement que je trouve des plus fascinant, et une excitation qui monte au fil des pages, au fur et mesure que les apparences s’effacent. Du grand art.
J'ai beaucoup aimé

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