Là où la mort rôde
de Valentine Stergann
Éditions Bookmark / Mxm (2022)
400p
400p
Maîtresse en maternelle le jour et autrice de romances la nuit, Valentine Stergann puise son inspiration dans la vie de tous les jours et note les anecdotes croustillantes de son entourage. Bretonne pur beurre, l'air de la mer la ressource et l'apaise. Elle affectionne particulièrement l'ironie et les blagues à deux francs six sous dont elle parsème chacun de ses romans, et aime les personnages profondément humains qui ne sont ni tout noir ni tout blanc, mais tout en nuances.
Synopsis
Quand une légende prend vie, il se pourrait bien que ce soit le début… de la fin.
Landry, vacher, vit à Huelgoat auprès de sa mère depuis toujours. Un jour, en rentrant du travail par la forêt, il entend un bruit grinçant. Une célèbre légende bretonne, celle de l’Ankou, est en train de se matérialiser devant ses yeux. Si Landry arrive à voir Pol, le dernier mort de l’année, c’est que lui aussi est destiné à périr d’ici quelques mois.
Pol est un garçon jovial et amusant qui, pourtant, s’est fait tuer le soir de la Saint-Sylvestre. Il a hérité du statut d’Ankou et devient passeur d’âmes malgré lui. Quand il rencontre Landry, qui ne devrait pas être capable de le voir, il se sent irrémédiablement connecté à lui. Plus les deux jeunes hommes apprennent à se connaître et à s’apprécier, plus Landry tient à découvrir qui est l’assassin de son ami. Mais Pol est secret et traumatisé par son décès tragique.
Pour ces deux hommes, l'amour se mêle à la mort. Et si la fin n'était que le début d'un après heureux ?
Mon avis
J’ai découvert Valentine Stergann fin 2020 avec Les ours mal léchés s'apprivoisent à Noël, une romance de Noël donc la douceur teintée d’un brin de nostalgie m’avait beaucoup touchée. J’étais donc très enthousiaste à l’idée de retrouver sa plume, d’autant que ce nouveau roman se déroule en Bretagne. J’ai beau être originaire de l’est de la France, cette région résonne toujours dans mon coeur et je ne rate pas une occasion de m’évader en ces terres.
Caramel sur le Kouign Aman (pruneau sur le Far ?), c’est à Huelgoat que nous sommes ici entraînés, un village un peu magique qui m’avait fait forte impression lors d’une précédente visite.
Autant vous dire que j’ai retrouvé ses rochers moussus, sa forêt et sa mare aux sangliers avec grand bonheur. C’est un écrin de choix pour cette intrigue qui fleure bon la brume et le fantastique. L’immersion est d’ailleurs au rendez-vous, on croirait presque entendre le grincement funeste d’une certaine charrette.
Un peu glaçant ? Il y a de cela, puisque à travers une rencontre improbable, c’est le sujet de la mort qu’aborde cette romance hors des sentiers battus. Eros et Thanatos à l’honneur, somme toute, et ils se répondent très bien. Ce n’est peut-être pas le plus aisé des exercice, mais Valentine Stergann s’y livre avec beaucoup de délicatesse. La même chose peut d’ailleurs être dite des autres thématiques abordées par l’histoire, comme le harcèlement et l’homophobie.
L’autrice dépoussière pour l’occasion une légende bien de chez nous, celle de l’Ankou, l’assistant de la grande faucheuse. J’en étais restée à la version Spirou et Fantasio, avec chapeau noir, cape, faux et tout le tintouin, c’est un joli petit vent de nouveauté qui souffle ici. Entre petits noms irrévérencieux (Ginette… je ne m’en remets pas) et reprise de Tragédie, c’est assez fun et le personnage de Pol y est pour beaucoup.
Comme quoi, on peut parler de mort avec justesse et jouer la carte de l’émotion tout en étant aussi très drôle.
En bref...
Une bonne pioche à nouveau que ce roman qui mêle amour et mort. L’autrice y fait preuve de beaucoup de délicatesse dans le traitement des sujets abordée, tout en étant également très drôle. Je retrouverai sa plume avec grand plaisir
Aucun commentaire