Vic Swanson - Tome 1 : À double sens
de Alex Ferder
Editions Alter Real - 2021
Editions Alter Real - 2021
414 pages
ebook
Autrice française de SFFF, Alex Ferder usait déjà sa maîtresse en primaire en remplissant des pages d’histoires. Elle a grandi, mais a conservé cette imagination envahissante qui parfois lui torture gentiment le cerveau. Empathique et sensible, elle aime les personnages dotés d’un fort caractère, légèrement dérangés et de travers, donc forcément attachants.
Synopsis
Enquêtrice à mon compte, je m’appelle Vic Swanson et je suis une Sensorielle. Cela me permet entre autres de reconstituer les dernières minutes d’un meurtre. J’ai un sale caractère, vis au jour le jour, et ah... Je n’aime pas les mages. C’est comme ça, je les déteste. Et je peux me le permettre, parce que j’en suis un moi-même.
Dans mon boulot, je suis la meilleure, tout le monde le sait... Enfin, j’étais la meilleure jusqu’à ce qu’on fasse appel à moi et à mon équipe pour résoudre le meurtre d’une femme liée à la meute de Semaj, un métamorphe tigre aussi arrogant que sexy.
Ce n’est pas notre première rencontre, mais comme à chaque fois, les étincelles jaillissent. Je le déteste autant qu’il m’attire, mais hors de question que je lui cède. Et comme si la situation n’était pas assez compliquée, une autre femme disparaît, presque sous mon nez. Sous mon nez !
J’aurais dû savoir que cette affaire serait dangereuse pour ma santé mentale. Quand on s’attend au pire, on n’est jamais déçu, si ?
Mon avis
Ce mois de Juin, c’était le « mois de… » chez Bookenstock, une des crèmeries où je me fournis en recommandations de choc. Le principe ? Un·e auteurice à l’honneur pendant quatre semaines, des lectures, des chroniques, un·e auteurice passée au grill, une ambiance de folie et des échanges dans la bonne humeur (et qui partent plus ou moins en cacahuète). Ce coup-ci c’était Alex Ferder qui s’y collait. J’avais déjà sa plume dans le collimateur depuis que Dup et Phooka avaient parlé sur leur blog de la sortie de sa nouvelle saga : Le choix de l’horloge, dont le T1 attentait depuis dans ma liseuse.
Dans les faits, c’est avec une autre des ses sagas que j’ai ouvert les hostilités : Vic Swanson, de l’urban fantasy bien comme il faut, francophone de surcroit. Il n’a pas fallu longtemps pour me convaincre, moi l’UF j’adore ça, et quand en plus ça vient de par chez nous, je fonce, c’est trop rare pour être ignoré. Eh bien vous savez quoi? Je ne regrette absolument pas. J’ai passé un très bon moment avec ce premier tome, qui a accompagné mes vacances en Grèce. C’était vraiment la lecture estivale parfaite, tout terrain entre plage, pause sandwich inter visites/balades et nuits de canicules.
On y fait la connaissance de Vic, Sensorielle de son état. Nés avec l’un de leurs sens surdéveloppés, les Sensoriels font des enquêteurs de choc qui louent leurs services à la communauté surnaturelle. Après tout, quoi de plus normal quand lécher ou renifler un indice vous donne une myriade d’informations cachées au commun des mortels. Vic, elle, peut d’un simple toucher revivre les derniers instants d’une victime. C’est ce qu’elle a choisi du moins, car Vic est une erreur de la nature, une Sensorielle complète, qui pour ne pas passer pour une bête de foire cache ses pouvoirs et se concentre sur un seulement. Au sein d’une équipe de cinq Sensoriels, la voilà recrutée pour investiguer l’assassinat sauvage d’une métamorphose.
Déjà bon point pour la trouvaille. En urban fantasy, il est parfois dur de sortir des sentiers battus et du bestiaire à poils et à crocs. Bon du croc, il y en a ; on y croise du félin, certes, mais aussi de la biche et du porcinet, ce qui change des habitudes. Et en nous entraînant dans un monde de sens exacerbés, Alex Ferder tire clairement son épingle du jeu. J’ai trouvé fascinante la manière dont chacun des personnages concernés avait évolué avec son sens. Cela donne des « seconds rôles pas si seconds que ça » qui valent clairement le déplacement, et des scènes souvent cocasses.
J’ai d’ailleurs passé mon temps à me bidonner. Du comique de situation, mais aussi car l’héroïne a une répartie de folie et l’autrice un humour cynique juste comme j’aime. Je sens qu’elles et moi on va faire un bout de chemin ensemble. Les discussions où Karl, le sensoriel gustatif à côté de la plaque, est impliqué valent par exemple le déplacement, tout comme les échanges entre Vic et Semaj, qui sont un pur régal.
Ces deux-là font des étincelles et assurent la carte romance du roman, en mode piques et repique. Face à ce chef de meute au charisme certain, Vic est sur la corde raide, au risque d’y laisser plus que quelques plumes. C’est une relation qui n’est pas sans enjeux et qui m'aura touchée. Les deux personnages y commettent des erreurs et il est en cela facile de s’y identifier.
Tiraillés entre leur attirance et leurs secrets, ils ont su m’embarquer dans cette intrigue par ailleurs riche en rebondissements. Ce qui partait comme une simple enquête de meurtre va peu à peu toucher à l’intime et mettre les personnages face à des éléments dont ils se seraient bien passés. Entraînant, grâce à un suspens bien géré, et efficace, le récit m’a clairement convaincue. J’y reviendrai avec grand plaisir, ne serait-ce que pour me remettre de cette fin.
En bref...
De l'urban fantasy comme il faut, francophone de surcroît. Entraînant, grâce à un suspens bien géré, et efficace, le récit m’a clairement convaincue. En nous entraînant dans un monde de sens exacerbés, Alex Ferder tire clairement son épingle du jeu. J’ai trouvé fascinante la manière dont chacun des personnages concernés avait évolué avec son sens. Cela donne des « seconds rôles pas si seconds que ça » qui valent clairement le déplacement, et des scènes souvent cocasses. J’ai d’ailleurs passé mon temps à me bidonner. Du comique de situation, mais aussi car l’héroïne a une répartie de folie et l’autrice un humour cynique juste comme j’aime. Je sens qu’elles et moi on va faire un bout de chemin ensemble.
Peut-être qu'il faudra que je tente un jour
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