Les Gardiens de Ji - Tome 4: Les Vénérables, de Pierre Grimbert

Les Gardiens de Ji - Tome 4: Les Vénérables

de Pierre Grimbert

Editions Octobre (2012)
372 pages

Pierre Grimbert est un écrivain français de fantasy qui a créé sa propre maison d'édition. Il est notamment l'auteur des différents Cycles de Ji.

Synopsis

Ébranlés par leurs dernières découvertes, les héritiers du secret de Ji n’ont cependant pas le temps de reprendre leurs esprits. Une importante bataille se prépare, dans laquelle les orphelins de Dara semblent avoir bien peu de chances contre les âmes damnées de Karu ! Les aventuriers parviendront-ils à faire front, alors même que la cohésion du groupe n’a jamais été aussi menacée ? Et, pour seulement espérer survivre, devront-ils aller jusqu’à détruire tout ce pour quoi les générations précédentes ont lutté ? Un orage de fin des temps se forme sur le monde connu, sous le regard impuissant des derniers vénérables…

Mon avis

Se replonger dans l'univers de Ji, 2 ans après le dernier tome et beaucoup plus après les autres cycles, implique que les souvenirs sont un peu flou quant aux événements précédents. S'il est facile de se rappeler les grandes lignes de l'intrigue grâce à un petit monologue d'introduction, j'aurais bien aimé avoir un arbre généalogique sous la main, sans avoir besoin d'aller farfouiller dans mes vieilles éditions poches des Enfants de Ji. Il est parfois dur de se souvenir qui est qui et quel est son héritage, d'autant plus que les trois générations se ressemblent un peu.

En effet, j'ai l'impression que l'auteur reprend une fois de plus les mêmes archétypes de personnages: l'ado qui découvre la magie, celui/celle qui entend des voix, celui/celle qui ne pense qu'à foncer dans le tas, le/la intello … Coulés dans le même moule que leurs illustres prédécesseurs, ces nouveaux héros ne m'ont que très rarement surprise, d'autant qu'ils manquent un peu du charisme de leurs ancêtres (sauf peut être Guédéric). Ça ne m'a pas cependant pas empêché de m'attacher à eux et de frémir au rythme de leurs épreuves, c'est juste que la relation était plus passionnée avec leurs parents et grands-parents.

Cette répétition ne s'arrête pas aux personnages, puisque, de manière générale dans les Gardiens de Ji, Pierre Grimbert a repris des éléments des cycles précédents. C'est un peu comme s'il y avait pour lui des passages obligés par certaines épreuves dans son schéma narratif. Et même si le destin est responsable de ces répétitions, il arrive un moment où il a bon dos le destin. La fin m'a également laissée frustrée. Car si elle débute sur une belle lancée épique, on s'échauffe, on vibre, les éléments se déchaînent … au final tout se précipite en deux coups de cuillère à pot. Je serais cependant mauvaise langue si je niais que l'auteur arrive quand même à se renouveler avec quelques belles trouvailles au niveau de l'énigme générale. J'ai particulièrement apprécié la manière dont ces nouveaux éléments s'assemblent avec le reste de la saga pour former un tout très cohérent. Et puis même si par moment il y a une claire impression de déjà vu, péripéties et révélations s'enchaînent très rapidement, sans laisser le temps de s'ennuyer.

Il est d'autant plus facile de se laisser emporter dans l'univers de Ji que Pierre Grimbert a un beau petit talent de conteur. Son style est accessible, très vivant et léger. Peut-être parfois trop d'ailleurs, étant donné certains enjeux. J'ai également ressenti une petite gêne dans son écriture au niveau de tout ce qui était émotion amoureuse, qui tranchait vraiment avec la fluidité et la facilité du reste.

Un sentiment de réchauffé par moment, mais une lecture agréable et divertissante, qui comblera sans problème les besoins de dépaysement, d'autant que le talent de conteur de Pierre Grimbert est là pour nous envoûter. Néanmoins il manque un petit quelque chose pour que ce soit une lecture passionnée. Peut-être qu'après 3 générations l'étincelle n'est plus là et qu'il est maintenant temps de laisser les héritiers de Ji dormir.