North and South
Nord et Sud
de Elizabeth Gaskell
Nord et Sud
de Elizabeth Gaskell
Editions Penguin (2012)
1ère édition VO en 1854
Publié en VF aux éditions Points
1ère édition VO en 1854
Publié en VF aux éditions Points
544 pages
Synopsis
Après une enfance passée dans un village riant du Hampshire, Margaret Hale, fille de pasteur, s'installe dans une ville du Nord. Témoin des luttes entre ouvriers et patrons, sa conscience sociale s'éveille. John Thornton, propriétaire d'une filature, incarne tout ce qu'elle déteste : l'industrie, l'argent et l'ambition. Malgré une hostilité affichée, John tombera sous son charme.
Mon avis
Enfin je me suis plongée dans ce roman. J’ai d’abord connu l’histoire via son adaptation en mini-série par la BBC, que j’ai beaucoup appréciée. Bon d’accord, Richard Armitage n’y est pas étranger. Mais cela a été suffisant pour me donner envie de découvrir le livre qui en est à l’origine.
Je ne vous cache pas que j’ai eu au départ du mal à me laisser porter par l’histoire, le temps de me familiariser avec la plume de l’autrice, je pense (je l’ai lu en VO). Pas que son style soit ardu, non, il ne s’embarrasse d’ailleurs pas de fioritures, mais certains classiques demandent parfois un petit moment d’adaptation, surtout quand on les lit en parallèle d’un marathon romance contemporaine.
Quoi qu’il en soit, une fois l’héroïne déracinée, mon intérêt était acquis. Que j’ai aimé cette histoire où amours contrariées côtoient préoccupations sociales ! Je vois d’ailleurs certains faire des parallèles avec Orgueil et Préjugés, un roman que j’ai adoré, mais j’ai trouvé celui-ci plus dans le réalisme.
Certes, à travers les amours des filles Benett, Jane Austen se livrait à une analyse très fine de la bonne société britannique de l'époque ainsi qu'à une critique sociale pleine d'ironie. Mais celle-ci se limitait au monde de la petite aristocratie et de la bourgeoisie.
Elizabeth Gaskell, elle, va au-delà en opposant deux univers. Celui du Sud paisible et pastoral de l’Angleterre et un Nord plus rude et industriel. Et si la classe ouvrière est au centre de l’histoire, l’autrice aborde toute une variété de thématiques, comme les luttes syndicales, les relations entre patrons et ouvriers, le rôle des femmes, la place de la foi…
J’ai vraiment apprécié la manière dont ces questions de société se mêlaient à l’histoire, d’autant qu’elles sont portées par des personnages très développés. Les rôles secondaires ont ainsi une véritable présence. Ils dégagent également beaucoup d’émotion, malgré une certaine âpreté dans leurs relations (ou peut être justement à cause de cela).
Confrontée à ces éléments, l’héroïne connaît ici une belle évolution. C’est un passage à l’âge adulte quelque part, forgé par des évènements assez poignants. Margaret va véritablement grandir dans ce roman. C’est un personnage fier, peut-être un peu trop d’ailleurs (mais j’ai aimé qu’elle n’hésite pas à dire son avis), qui va cependant arriver à voir au-delà de ses préjugés. J’ai d’ailleurs eu l’impression qu’elle avait en la matière une plus grande marge de progression que dans la mini-série de la BBC, où elle arrivait, si j’ose dire, un peu plus «formée».
L’adaptation m’avait d’autre part donné l’impression d’être plus centrée sur la relation entre Margaret et Thornton (cela dit, cela fait quelques années que je l’ai visionnée), ou tout du moins plus régulière dans sa progression, plus adoucie. Le roman a d’ailleurs une fin un poil trop abrupte sur ce plan pour moi, mais j’ai aimé la manière dont il m’a permis de mieux connaître les sentiments de Thornton, entre amour et colère.
Je ne vous cache pas que j’ai eu au départ du mal à me laisser porter par l’histoire, le temps de me familiariser avec la plume de l’autrice, je pense (je l’ai lu en VO). Pas que son style soit ardu, non, il ne s’embarrasse d’ailleurs pas de fioritures, mais certains classiques demandent parfois un petit moment d’adaptation, surtout quand on les lit en parallèle d’un marathon romance contemporaine.
Quoi qu’il en soit, une fois l’héroïne déracinée, mon intérêt était acquis. Que j’ai aimé cette histoire où amours contrariées côtoient préoccupations sociales ! Je vois d’ailleurs certains faire des parallèles avec Orgueil et Préjugés, un roman que j’ai adoré, mais j’ai trouvé celui-ci plus dans le réalisme.
Certes, à travers les amours des filles Benett, Jane Austen se livrait à une analyse très fine de la bonne société britannique de l'époque ainsi qu'à une critique sociale pleine d'ironie. Mais celle-ci se limitait au monde de la petite aristocratie et de la bourgeoisie.
Elizabeth Gaskell, elle, va au-delà en opposant deux univers. Celui du Sud paisible et pastoral de l’Angleterre et un Nord plus rude et industriel. Et si la classe ouvrière est au centre de l’histoire, l’autrice aborde toute une variété de thématiques, comme les luttes syndicales, les relations entre patrons et ouvriers, le rôle des femmes, la place de la foi…
J’ai vraiment apprécié la manière dont ces questions de société se mêlaient à l’histoire, d’autant qu’elles sont portées par des personnages très développés. Les rôles secondaires ont ainsi une véritable présence. Ils dégagent également beaucoup d’émotion, malgré une certaine âpreté dans leurs relations (ou peut être justement à cause de cela).
Confrontée à ces éléments, l’héroïne connaît ici une belle évolution. C’est un passage à l’âge adulte quelque part, forgé par des évènements assez poignants. Margaret va véritablement grandir dans ce roman. C’est un personnage fier, peut-être un peu trop d’ailleurs (mais j’ai aimé qu’elle n’hésite pas à dire son avis), qui va cependant arriver à voir au-delà de ses préjugés. J’ai d’ailleurs eu l’impression qu’elle avait en la matière une plus grande marge de progression que dans la mini-série de la BBC, où elle arrivait, si j’ose dire, un peu plus «formée».
L’adaptation m’avait d’autre part donné l’impression d’être plus centrée sur la relation entre Margaret et Thornton (cela dit, cela fait quelques années que je l’ai visionnée), ou tout du moins plus régulière dans sa progression, plus adoucie. Le roman a d’ailleurs une fin un poil trop abrupte sur ce plan pour moi, mais j’ai aimé la manière dont il m’a permis de mieux connaître les sentiments de Thornton, entre amour et colère.
En bref...
Une histoire très forte, où amours contrariées côtoient préoccupations sociales. En opposant deux mondes, celui du Sud paisible et pastoral de l’Angleterre et un Nord plus rude et industriel, Elizabeth Gaskell aborde ici toute une variété de thématiques, comme les luttes syndicales, les relations entre patrons et ouvriers, le rôle des femmes, la place de la foi… J’ai vraiment aimé la manière dont ces questions de société se mêlaient à l’histoire, d’autant qu’elles sont portées par des personnages très développés. J'ai également apprécié l'évolution de l'héroïne, ce passage à l'âge adulte forgé par des évènements assez poignants. J'ai d'ailleurs l'impression que Margaret a ici une plus grande marge de progression que dans l’adaptation de la BBC, qui était plus centrée sur sa relation avec Thornton. Sur ce dernier point, la fin du roman est d’ailleurs un poil abrupt pour moi (notamment par rapport au souvenir que j'ai de la mini-série), mais j'ai aimé la manière dont le livre m’a permis de mieux connaître les sentiments de Thornton, entre amour et colère.
Une histoire très forte, où amours contrariées côtoient préoccupations sociales. En opposant deux mondes, celui du Sud paisible et pastoral de l’Angleterre et un Nord plus rude et industriel, Elizabeth Gaskell aborde ici toute une variété de thématiques, comme les luttes syndicales, les relations entre patrons et ouvriers, le rôle des femmes, la place de la foi… J’ai vraiment aimé la manière dont ces questions de société se mêlaient à l’histoire, d’autant qu’elles sont portées par des personnages très développés. J'ai également apprécié l'évolution de l'héroïne, ce passage à l'âge adulte forgé par des évènements assez poignants. J'ai d'ailleurs l'impression que Margaret a ici une plus grande marge de progression que dans l’adaptation de la BBC, qui était plus centrée sur sa relation avec Thornton. Sur ce dernier point, la fin du roman est d’ailleurs un poil abrupt pour moi (notamment par rapport au souvenir que j'ai de la mini-série), mais j'ai aimé la manière dont le livre m’a permis de mieux connaître les sentiments de Thornton, entre amour et colère.
Un de mes livres préférés, EVER !!
RépondreSupprimerJe peux comprendre ;)
SupprimerJe suis ravie que tu l'aies aimé ! J'avais beaucoup apprécié le côté social et réaliste de l'histoire ainsi que Margaret qui est un personnage de femme très intéressant. Il faudrait que je regarde l'adaptation série un jour. Comme toi, je l'avais lu en anglais, c'était d'ailleurs mon premier classique en VO (et le seul je crois :)) et j'avais aussi trouvé la fin assez abrupte.
RépondreSupprimerOh oui, n'hésite pas avec l'adaptation, elle vaut vraiment le coup. Et c'est intéressant l'autre regard que ça donne sur le livre, avec les même scènes (même s'il y a des libertés prises avec l'histoire). J'ai très envie de la revoir d'ailleurs. (et puis bon, ce n'est pas très douloureux de contempler Richard Armitage pendant 235 minutes ^^)
SupprimerJ'avoue que je connaissais pas trop le bonhomme (on ne le voit pas bien dans les Bilbo car il est en nain) mais depuis Berlin Station, j'avoue que je l'apprécie beaucoup ;)
SupprimerJ'ai vu l'adaptation de la BBC un certain nombre de fois, et j'ai justement le livre dans ma PAL, il va falloir que je me décide !
RépondreSupprimerOui, les deux sont bien complémentaires j'ai trouvé.
Supprimer