Top Ten Tuesday #44 - Les 10 meilleurs romans post-apocalyptiques ou dystopiques

Le Top Ten Tuesday permet de lister son top 10 selon le thème littéraire défini. Initialement créé par The Brokeand the Bookish le rendez-vous a longtemps siégé en français chez Iani. Il a maintenant pris ses quartiers chez Frogzine. 

Cette semaine 

Les 10 meilleurs romans post-apocalyptiques ou dystopiques

Deux genres qui me plaisent beaucoup énormément. Je sais que beaucoup d'entre vous ont souvent du mal à faire la distinction entre les deux, alors je vous invite à lire l'excellent article de Saefiel à ce sujet. 

Si j'ai bien tout compris, on considère qu'une dystopie (ou contre-utopie) est une société futuriste voulue comme idéale qui a mal tourné et dans laquelle un système totalitaire est en place contre lequel les héros vont lutter. Dans le post apocalyptique, on fera au contraire plutôt face à une société ravagée dans lesquels les héros tentent de survivre. Et s'ils se confrontent à différents ennemis, cela n'implique pas forcément un système totalitaire. 

Voilà pour la leçon, place aux livres. J'ai essayé pour l'occasion de sortir des habituels Divergent, Delirium, Hunger Games et Never Sky (que j'ai beaucoup aimés, la question n'est pas là) pour vous proposer un peu plus de variété. 

Dystopies

Le Meilleur des Mondes (VO : Brave New World) d'Aldous Huxley : avec les romans de Georges Orwell, ce livre est un des pilier du genre dystopique. C'est une lecture qui m'a énormément marquée à l'adolescence et dans lequel l'auteur imagine ce que les progrès techniques de son époque pourraient engendrer comme société. La science est ici au centre du récit en une illusion de bonheur. Entre fonctionnement pyramidal, conditionnement et camisole chimique, toute velléité de changement et de rebellion est tuée dans l’œuf. 

Le Passeur #1 (VO : The Gather #1) de Lois Lowry : un autre coup de coeur pour moi à l'adolescence et un livre que j'ai relu maintes fois depuis. C'est un des premiers récits dystopiques destiné à la jeunesse (il date des années 90, je crois), et n'a, pour moi, jamais été égalé. Aussi divertissant qu'il pousse à réfléchir. L’auteur a ce je ne sais quoi dans sa plume qui vous met tout de suite à l’aise et vous entraîne dans son univers. En quelques mots à peine s'esquisse tout un monde, des sociétés étrangères, mais qui semblent en même temps tellement familières et vous poussent à vous interroger sur la vôtre et son devenir. 

Trois autres tomes revisitent le même univers, mais d'autres sociétés.

Planète à Louer (VO : Se alquila un planeta) de Yoss (chronique) : Dans un futur indéterminé, une guerre nucléaire totale est sur le point d’éclater. Afin de sauver la Terre, des extraterrestres en prennent possession. Ils y imposent des règles draconiennes visant à rétablir l'équilibre écologique. Un siècle plus tard, notre planète est redevenue un paradis, un « monde souvenir », où les riches xénoïdes viennent faire du tourisme. Mais derrière l’image d’Épinal, les conditions de vie des Terriens sont loin d’être idylliques. 

Un corpus très prenant de nouvelles liées entre elles par des personnages riches. L'auteur joue avec intelligence la carte de l'imaginaire pour nous offrir un aperçu poignant de la société cubaine des années 90.  

Le Matin en avait décidé autrement de Salomé Vienne (chronique) : pas entièrement dystopique, mais il y en a dedans. Une lecture impromptue qui m'a fait redécouvrir le plaisir de se laisser surprendre par une histoire inattendue, une petite pépite arrivée on ne sait trop comment entre nos mains et qui nous met des étoiles plein les yeux. J'ai ici rencontré une plume que je retrouverai avec plaisir. Belle, poétique, pleine de douceur, l'écriture de Salomé Vienne m'a complètement hypnotisée. Elle a quelque chose de très musical d'ailleurs, et enfile des perles de mots que l'on se plaît à chuchoter parce qu'ils résonnent en nous. Il y a derrière ce roman un très beau travail, aussi bien sur le plan du style que celui de la construction. Le matin en avait décidé autrement est ainsi un puzzle, un concentré d’imaginaire qui se joue du temps, des points de vue et des réalités. Il suffit d'un peu de lâcher prise pour laisser la magie opérer et se faire emporter par deux gamins très touchants dans un tourbillon de sourires, de larmes et de rêves en suspens. 

De l'autre côté du mur d'Agnès Marot : Dystopie pleine de poésie, sisi c'est possible. Un livre qui m'a intriguée dès les premières pages, avec ce monde d’interdits qui s’ouvre au lecteur. Au centre de cet univers réglé comme une horloge : un Art auquel il faut se donner corps et âme. Mais quand le train train quotidien déraille, Sibel, l’héroïne, est forcée de remettre beaucoup de choses en question. S’en suit une intrigue riche et dynamique qui, d’un microcosme, ouvre peu à peu les perspectives. La plume très poétique d’Agnès Marot nous offre au passage de magnifiques interludes, notamment dès lors qu’il est question de l’Art. Malgré cela, j’aurais aimé un peu plus de pauses dans cette histoire, notamment pour laisser le temps aux sentiments des personnages de s’exprimer. Tout simplement parce que je suis gourmande et que je n’aurais rien eu contre écouter Agnès parler un peu plus longtemps. Car en ce qui concerne les personnages, j’ai trouvé au final la rapidité d’évolution de leurs sentiments et l’innocence qui les teintait parfaitement crédibles quand on prend en compte leur milieu d’origine. J’ai ainsi passé un très bon moment avec cette lecture et me plongerai avec plaisir dans son prequel.

The Debt Collector - Season 1 de Susan Kaye Quinn (chronique) : malheureusement pas encore paru en VF, mais si vous lisez un peu l'anglais, foncez ! Imaginez un futur proche où votre vie est monétisée sur les marchés financiers. Quand vos dettes dépassent la valeur de votre existence et de votre contribution potentielle à la société (trop vieux, trop endetté, malade …), un collecteur passe chez vous jouer la faucheuse en récupérant ce qu'il vous reste d'énergie vitale pour la transférer à quelqu'un à plus haut potentiel (un enfant malade, un scientifique…). Le héros, Lirium, est l'un de ces collecteurs et connait une petite crise existentielle. 

Un univers bien original et prenant, tout comme l'intrigue très rythmée. Le héros, sombre et tourmenté, est bien attachant et les personnages secondaires intéressants. Bref, un petit coup de cœur.

Post-apocalyptique

Saga Kate Daniels d'Ilona Andrews (chronique du T1) : ma grande saga chouchou, qui, oui, se déroule dans un univers post-apocalyptique. On est ici plongé dans une ville d’Atlanta délabrée et soumise aux fluctuations de technologie et de magie. Ces deux réalités qui s’affrontent par vagues successives apportent selon moi beaucoup d’originalité au roman, petite touche que l’on retrouve également au niveau du bestiaire surnaturel. Les auteurs ont ainsi réussi à s’approprier avec brio les canons du genre pour les assaisonner d'une contribution personnelle bien agréable, contribution qui sait se renouveler au fil des opus avec des apports mythologiques à chaque fois différents. 

L'intrigue, elle, est prenante, intelligente et tellement fun ! De situations décalées en répliques bien senties, la plume des auteurs est un régal de tous les instants. Il faut dire que les personnages, secondaires comme principaux, ont un potentiel aussi explosif que divertissant

Saga Les Chroniques de MacKayla Lane (VO : Fever) de Karen Marie Moning (chronique du T1): une autre saga chère à mon cœur, même si l'aspect post-apocalyptique n'apparaît qu'à partir du tome 3.

Une intrigue parfaitement maîtrisée, des personnages hautement charismatiques, un univers original tout ce qu'il y a de plus cohérent et du suspens à foison. Une saga qui m'a rendue complètement accroc. Quinze jours de lecture fiévreuse pour les cinq premiers tomes, littéralement happée par l'histoire et irrémédiablement attachée aux personnages et à l'ambiance. J'ai tellement vécu et ressenti au fur et à mesure de ces pages, qu'un sentiment de vide m'a un peu hantée quand cette lecture est arrivée à sa fin. Les tomes du second cycle (Iced, Burned ...) sont un peu moins enthousiasmants, mais toujours très prenant quand même. 

Saga Chronique des Arcanes (VO : The Arcana Chronicles) de Kresley Cole (chronique du T1) : Des débuts un peu difficiles pour une suite beaucoup plus agréable. L'auteur a fait un effort d'originalité en proposant un univers mêlant cartes de tarot, monde post-apocalyptique, pouvoirs spéciaux et prophétie, même si un certain nombre d'éléments auraient mérités d'être plus développés. Les deux personnages principaux donnent parfois des envies de meurtres mais je me suis attachée à eux.

La suite m'a d'ailleurs complètement emportée. J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir cet univers post-apocalyptique où des adolescents doivent s'affronter, guidés par les pouvoirs des Arcanes de Tarot qu'ils incarnent. Kresley Cole approfondit bien les choses puisque pas mal de renseignements sont apportés, aussi bien sur la bataille qui se joue que sur la nature et les raisons de cette apocalypse. On est loin de cet aspect un peu brouillon qui m'avait dérangée dans le premier volume et beaucoup de choses prennent enfin du sens.

Saga Autre-Monde de Maxime Chattam (Chronique du T1) : une très très belle saga français qui monte en puissance d'un tome à l'autre. Il y a tout d’abord cet univers bourré d’imagination et qui parle fortement à l’amoureuse de la nature que je suis. Je suis à chaque fois bluffée par la créativité de l’auteur.  Qu’il s’agisse de la faune et la flore, des coutumes des différents clans ou encore des moyens de transports, on est sans cesse étonné et conquis. Son style, toujours aussi agréable, permet de plus une parfaite immersion dans cet univers qui fourmille de détails.

Quant à l'histoire, elle est des plus entraînante. Alors que l'atmosphère se fait de plus en plus sombre, Chattam nous entraîne dans une aventure au rythme haletant. On y suit un trio de personnages très bien campés. D'un tome à l'autre, d’épreuves en remises en question, on les voit grandir et s’aguerrir, toujours plus attachants.

Et vous, quels sont vos romans favoris dans ces deux genres ?