Le dieu oiseau
de Aurélie Wellenstein
Éditions Scrineo (2018)
352 pages
Éditions Scrineo (2018)
352 pages
Aurélie Wellenstein vit en région parisienne avec un pangolin, un grand chien blanc, son animal intérieur et ses nombreuses autres personnalités. Son domaine de prédilection est la fantasy, de préférence étrange et inquiétante.
Synopsis
Mon avis
Rien que la 4e de couverture annonce la couleur. Affrontements sanglants, sévices, cannibalisme… vous n’avez qu’à choisir. J’ai beau être une âme sensible (dans le genre, L’épouvanteur c’est déjà trop pour moi), j’ai adoré. Le dieu oiseau est un livre que l’on a du mal à lâcher, malgré l’horreur de certains passages.
Je pense que cela tient beaucoup à la plume de l’autrice. Acérée, elle va droit à l’essentiel et vous emporte dans son sillage. N’allez cependant pas croire que l’on y perd en immersion, loin de là. Ses livres sont toujours d’une belle intensité, des romans que l’on dévore le souffle court et dont on se relève un peu tourneboulé. Comme une plongée en eaux troubles qui fait miroiter une autre réalité.
Ils ont un rythme propre aussi. Celui de La mort du temps était cardiaque, à l’image de ce Flash qui martèle la lecture ; Les loups chantants, une mélodie entêtante montant doucement en puissance ; Le dieu oiseau est plutôt un tourbillon qui vous prend aux tripes dès les premières lignes.
Sur une grève battue par les vents, Faolan attend son heure. 10 ans que son clan a perdu la Quête du Dieu Oiseau et que sa famille a été massacrée. Il subit depuis les sévices de celui qui l’a sauvé d’un sort horrible pour mieux le tourmenter. Les épreuves sont sur le point de recommencer et Faolan est bien décidé à en être le vainqueur pour mener ensuite sa vengeance au cœur du clan dont il est devenu la possession.
Mais si Faolan est déterminé, il devra lors de la première phase de la sélection affronter Torok, celui qui a fait de lui son souffre-douleur. Torok, le fils de celui qui a remporté la dernière quête il y a 10 ans. Torok qui s’entraîne dans les meilleures conditions alors que lui encaisse les coups.
Certains y verront une intrigue toute tracée, sur fond de revanche de l’outsider, mais Aurélie Wellenstein sait ménager ses rebondissements et réserve quelques surprises, notamment en ce qui concerne le développement des personnages. De beaux seconds rôles sont d’ailleurs révélés à cette occasion.
Faolan n’est pas en reste et a une évolution très travaillée. C’est un anti-héros, sans cesse au bord du précipice. Il inspire d’ailleurs des sentiments viscéraux je trouve. Peut-être parce que l’horreur de ce qu’il subit nous l’incruste en plein cœur dès le début. Mais même dans ses choix les plus discutables, il y reste ancré, c’est assez fascinant.
Et dans la touffeur de la jungle, il est à deux doigt du basculement, ce qui fait prendre à l’histoire une tout autre dimension. C’est d’ailleurs un décor qui sied à merveille à l’onirisme avec l’autrice flirte, tout comme à certains de ses thèmes de prédilection, tels que la métamorphose, traité ici avec une belle subtilité
En bref...
Sombre, prenant, terriblement intense ! J'ai adoré.
Sombre, prenant, terriblement intense ! J'ai adoré.
J'ai un bon souvenir de cette lecture même si j'avais été surprise par toute la violence !
RépondreSupprimerOui, les univers de l'autrice sont souvent sombre, mais celui-là j'ai l'impression que c'est le plus violent de tous.
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