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Les Aigles de Rome - Tome 1 à 4, d'Enrico Marini

Les Aigles de Rome - Tome 1 à 4
d'Enrico Marini
Editions Dargaud (2009, 2009, 2011, 2013)
60 pages


Enrico Marini est un dessinateur et scénariste italo-suisse de bande-dessinée née en 1969. Il a notamment participé à la saga Le Scorpion. Dans les Aigles de Rome, il assure à la fois le scénario et le dessin.    



Synopsis

743 urbe condita (11 avant J.C). « De tous les peuples de l’Empire, les Germains sont les plus braves » aurait pu déclarer Drusus, à qui a été confiée la délicate mission de soumettre les irréductibles barbares de Germania. Le combat terminé, le Prince Sigmar « offre » son fils Ermanamer en otage aux Romains. César confie l’éducation de ce jeune barbare chevelu, renommé Arminius, au fidèle Titus Valerius Falco, qui a justement un fils du même âge, Marcus, qui lui aussi aurait bien besoin d’une éducation digne de ce nom. Entraînement complet et discipline de fer : les deux jeunes garçons affrontent ensemble les terribles épreuves auxquelles les soumet leur entraîneur, ancien légionnaire. Au fil de ces expériences éprouvantes, le jeune Romain insolent et le Germain au sang chaud transforment leur haine réciproque en profonde amitié. Surtout quand ils découvrent ensemble les charmes irrésistibles de la gent féminine… Mais cette amitié sera-t-elle plus forte que la volonté d'Arminius de venger son peuple? 

Mon avis

J'ai enfin pu lire le quatrième tome de cette saga que je porte dans mon cœur. Il faut dire que chez moi, les romains c'est comme les Highlanders, j'aime. Je dois avoir quelque chose pour les hommes en jupes ^^. Mais bon, trêve de plaisanterie, en plus du fessier de Marcus, je recommande cette série pour de nombreux ingrédients.

Avant toute chose, c'est une belle plongée dans l'Antiquité qui a su ravir l'historienne de formation que je suis. Elle permet de mettre en valeur un pan parfois méconnu de cette période, celui du principat d'Auguste et y mélange avec brio le devenir des conquêtes en Germanie et des tribus clientes de Rome. Marini romance ici l'histoire d'Arminius, fils d'un chef de guerre chérusque défait, élevé à Rome et resté dans les annales pour avoir organisé la révolte germaine et mis une belle dérouillée aux romains. 

L'ambiance, bien que parfois portée sur la fantasme, est on peut plus réaliste, pour un peu on s'y croirait. La faute à de sublimes graphismes aux détails bien fouillés et à l'érotisme souvent présent. Si Marini avait déjà un beau brin de talent pour dessiner les corps féminins comme masculins, il montre ici qu'il est également à l'aise dans la représentation des environnements. Les couleurs sont de plus soignées et marquent à merveille le contraste entre les rues de Rome (chaudes: rouge et jaune) et les forêts germaniques (sombres : bleu et vert).

Mais les Aigles de Rome c'est aussi l'histoire de deux personnages très fouillés. Deux garçons qui, de chamailleries en 400 coups, vont nouer une belle camaraderie. Un récit initiatique donc, qui fera d'eux des hommes et les conduira dans une lutte presque fratricide. On y retrouve tous les éléments qui font le succès des plus belles épopées : amitié, rivalités, combats, tourments, sexe … mais aussi un peu d'amour. Impossible de ne pas s'attacher à ses deux héros que tout oppose … ou presque. Car l'un comme l'autre doivent vivre avec un héritage qui n'est pas facile à porter et un caractère bien trempé. Arminius, dont l'égo n'a d'égal que la volonté de n'en faire qu'à sa tête, se complaît dans le rôle du rebelle. Marcus, lui, est borné et parfois obsessionnel, mais terriblement humain, dans ses décisions comme ses tracas. Et au-delà de leurs attachantes personnalités, il faut quand même mentionner une plastique fort agréable ;)

Petit tour maintenant des quatre premiers tomes.

Un bon tome d'introduction qui permet de poser le contexte comme les personnalités de nos deux chenapans. C'est la relation qui se développe entre eux qui fait ici tout le sel de l'histoire, au détriment de péripéties qui, à défaut d'être épiques, sont cependant divertissantes. Peut-être une vulgarité un peu déplacé pour l'époque dans les dialogues, mais je ne suis pas spécialiste en linguistique latine et de toute façon cela correspond encore assez aux caractères emportés de Marcus et Arminius ainsi qu'à leur âge.






Le tome des explications. On y développe le caractère de ses protagonistes ainsi que leurs motivations. Amour et ambition se mêlent peu à peu de la belle amitié de nos héros et commencent un travail de sape qui s'épanouira par la suite. Les arcanes du pouvoir se dessinent également. Marini trace ainsi doucement la toile de fond de son aventure. Un rythme un peu plus lent donc et dont le fil narratif manque parfois un peu de rigueur. Entre transitions abrupts et flashbacks mal gérés, on peut avoir du mal à suivre les événements.






Les dés sont jetés et les rôles de chacun définis. Il est temps maintenant de se plonger dans le vif de l'histoire avec une suite à l'atmosphère plus sombre et plus adulte. Entre guerre, magouilles politiques et rendez-vous secrets, tous les ingrédients sont là pour maintenir un suspens plus que prenant. C'est également le temps des choix, dans cette garnison qui se retrouve l'épicentre de toutes les problématiques des tomes précédents. Enfin, le changement de décor vers les forêts germaniques permet d'aborder de nouveaux aspects du contexte de l'époque comme la vie en campagne, les relations avec les chefs de clan, le fonctionnement de la légion...





Un volume bourré d'action et de tension qui confirme les développements que le tome précédent laissait entrevoir. Dans l'atmosphère oppressante des forêts germaniques, c'est l'heure de l'affrontement entre Marcus et Arminius alors que le lien qui les relie montre toute sa complexité. Cruauté et violence sont au rendez-vous, mais sans jamais tomber dans l'exagération. Et si les péripéties ne sont pas toujours surprenantes, leur intensité et toute prenante. Elle va être longue l'attente jusqu'au prochain tome.






Coup de cœur

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2 commentaires

  1. tu vas te moquer, j'en rigole d'ailleurs toute seule, mais je regardais la couverture et j'ai eu un moment de reflexion... "que c'est une drole couverture pour un roman" et la encore moment de reflexion "mais est-ce un roman" oui et ça a encore duré, en me disant oh 60 pages, c'est des tas de nouvelles en fait. Tout ça pour que je comprenne que c'est une BD. Oui Oui y a des jours ou je suis douée, je mets ça sur le compte des partiels.

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    1. Tu m'as bien fait rire :D Mais bon c'est vrai que si tu ne connais pas, c'est pas marqué dans le titre que c'est des bd's en fait, ni même dans la chronique. Y'a juste un petit tag en bas.

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