La dernière flèche, de Jérôme Noirez

La dernière flèche

de Jérôme Noirez

J'ai Lu (2012)
Première parution en 2010
317 pages



Jérôme Noirez est un musicien, compositeur et écrivain français de de fantasy et de romans jeunesse.

Synopsis

Angleterre, Avril 1212. Diane de Loxley est une adolescente belle et farouche, au caractère trempé comme l'acier. Ses mots touchent leur cible aussi sûrement qu'une flèche. Rien d'étonnant quand on est la fille de Robin des Bois. Mais il est difficile d'être l'héritière d'une légende, d'un homme meurtri par la mort de son épouse, la célèbre Marianne. Diane veut de l'action, Londres va la lui fournir. La cité tentaculaire, pleine de bruits et de fureurs, est contrôlée par de ténébreux démons. Afin de les combattre, la fille de Robin devra s'associer avec le séduisant et mystérieux prince des mendiants, et rassembler les anciens compagnons de Sherwood. Sans compter un allié inattendu, l'ennemi intime de son père, le terrible shérif de Nottingham... 

Mon avis

J'ai toujours eu une grande sympathie pour la figure de Robin des bois. Du coup, quand j'ai découvert l'existence d'un roman jeunesse mettant en scène sa progéniture, il ne m'a pas fallu longtemps avant de l'intégrer à mon cheptel. J'ai été très agréablement surprise par cette lecture. La quatrième de couverture de la version poche laissait surtout présager quelque chose appartenant plus au registre du roman d'aventure et faisait même référence à une conspiration mortelle. Hors, c'est sur un mode assez fantastique que Jérôme Noirez revisite le mythe du trublion à la capuche. Amateurs de cape et d'épée, passez votre chemin.

On est jeté dans un univers médiéval classique sous tous les aspects, jusqu'à ce que des éléments fantastiques viennent peu à peu s'y greffer. L'auteur réussit avec brio à les instiller en douceur, titillant de plus en plus l'intérêt du lecteur. Ce qui parait à la base n'être qu'une suite de simples incidents un brin mystérieux entraîne finalement Diane dans une épopée très prenante mettant au centre de l'histoire Robin et son passé sherwoodien. On se retrouve alors immergé dans un Londres médiéval teinté de beaucoup d'onirisme. La ville est d'ailleurs au cœur de l'intrigue, presqu'un personnage à part entière. Grâce au style très descriptif de Jérôme Noirez, son atmosphère un peu sombre est parfaitement retranscrite et intrigue autant qu'elle révulse.

L'originalité que l'auteur apporte à son univers ne s'arrête pas là puisqu'on la retrouve au niveau des personnages qu'il met en scène. Il y a bien sûr Diane, une figure très moderne et impertinente et dont les dont les répliques sont aussi cinglantes que les flèches qu'elle décroche. Elle se retrouve rapidement liée à Tredekeiles, une sorte de prince des mendiants adulant son géniteur. Autour de ce duo forcé de s'acoquiner gravite pléthore de caractères secondaires. On y retrouve les lieutenants un peu stéréotypés du jeune homme, mais également, et surtout, les figures de légende qui ont accompagné Robin dans ses aventures. L'homme à la capuche a bien changé, tout comme ses compagnons. Autrefois trublion enjoué, Robin a remisé son arc pour se consacrer à son domaine et commence à montrer plusieurs signes de dépression comme la perte d'énergie ou les troubles du sommeil. Frère Tuck n'est plus que l'ombre de lui-même et vit en ermite dans les murs de la ville, admonestant les passants. Petit Jean est promis au gibet et Will l'écarlate, devenu charcutier, compose des chansons. Il n'y a que le sheriff de Nottingham pour être à peu près fidèle à ses racines rancunières, mais dans une version dévote et obsessionnelle.

La dernière flèche offre ainsi une relecture originale du mythe de Robin des bois. Il est facile de se laisser emporter dans cette aventure toute fantastique, bercé par le style très agréable de Jérôme Noirez…  

J'ai beaucoup aimé

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21/26