Et tu entendras le bruit de l'eau
de Sophie Jomain
de Sophie Jomain
éditions HQN
297p
ebook
297p
ebook
Après avoir exercé le métier d’archéologue pendant quelques années, Sophie Jomain s’est découvert une passion pour l’écriture. Depuis le succès de sa saga fantastique Les étoiles de Noss Head elle n’a cessé d’être saluée par la critique, notamment pour sa série d'urban fantasy Felicity Atcock, ses romances contemporaines Cherche jeune femme avisée et D’un commun accord, inspirées de contes de fées, ainsi que son roman Quand la nuit devient jour.
Synopsis
Marion Verrier est Fendie Miller. Ou plutôt Fendie Miller est Marion Verrier. Elle ne sait plus trop… Est-elle vraiment devenue cette journaliste assoiffée de scoops que plus rien n’émerveille ? Poussée à bout, Marion craque et décide de s’échapper en baie de Somme. Un bungalow cosy perdu dans la nature pour se retrouver et réfléchir à ce qu’elle va faire de sa vie, voilà tout ce à quoi elle aspire. Mais, au « Bruit de l’eau », Marion découvre qu’elle n’est pas aussi seule qu’elle le pensait ; quelqu’un d’autre a choisi l’écolodge pour s’isoler du monde. Un homme, mystérieux et solitaire, que le destin n’aura de cesse de remettre sur sa route.
Mon avis
Sophie Jomain est une autrice dont j’aime beaucoup les romans. Qu’elle s’attaque aux anges et démons, aux loup-garous, à la romance contemporaine ou même au polar à quatre mains, je la suis toujours avec beaucoup de plaisir dans ses expérimentations littéraires.
Je me suis donc lancé avec enthousiasme dans Et tu entendras le bruit de l’eau, d’autant que le roman entraîne en Baie de Somme, qui ne se trouve pas très loin de chez moi. J’aime quand les histoires me font m’évader à proximité, me donnent des idées de sortie pour le week-end.
Bon, pour le coup c’est un peu frustrant, car l’endroit en question se trouve à un saut de puce (3 km à tout casser) du rayon de déplacement autorisé de 100 km, comme la grande majorité de la côte des Hauts de France. Si ça c’est pas de la malchance… Mais je m’égare.
Plongée en Baie de Somme, donc, où Marion Verrier va se réinventer. De balades en photographie de paysage, elle se redécouvre peu à peu. Il y a peut-être un peu de lenteur dans ce début de récit, mais je la trouve en définitive nécessaire. Marion a besoin de souffler, et la·le lecteurice en profite pour respirer avec elle l’air de la région.
J’ai pour ma part adoré cette exploration et me suis laissé bercer par ce style très épuré qui met en valeur le cadre. L’Office de Tourisme de la Baie de Somme gagnerait d’ailleurs à sponsoriser le roman. Depuis que je l’ai lu, je n’ai de cesse d’aller me perdre sur le site de l’écolodge où Marion séjourne et ceux de randos dans la région, rêvant à une future escapade là-bas.
J'ai également trouvé très belle la manière dont l'évolution de l'héroïne est ici au centre de l'histoire, retranscrite avec beaucoup de finesse. Personne ne pontifie ici sur le sens de la vie, mais les questions de l’accomplissement et du bonheur sont prises à bras le corps. Les interrogations de Marion deviennent peu à peu celles du·de la lecteurice, qui s’investit en retour dans son cheminement. On est là plus dans la women’s fiction (roman féminin ?) que dans la romance pure et dure, qui n’est finalement que l’un des ingrédients de l’histoire. C’est Marion qui est ici au cœur du récit
Bien sûr, sa relation avec Ben est aussi touchante, la façon dont les deux luttent contre leurs démons, ce qui les rapproche (ou les éloigne) quelque part. Et oui, j’ai eu un petit coup de cœur pour ce zoologiste, le genre de grand bougon un peu abimé par la vie. Sur fond de fuis mois je te suis, Marion et lui se rapprochent. Mais ce n’est pas ce qui fait l’essentiel de Et tu entendras le bruit de l’eau.
Sophie Jomain aborde de plus ici des thématiques qui me sont chères, comme la préservation de la flore et de la faune. Elle met également en lumière le traitement des mineur·e·s isolé·e·s en France. L’autrice était déjà allée à la rencontre des jeunes migrant·e·s isolé·e·s accueilli·e·s par la MECS de l’Artois, ce qui avait donné lieu au recueil de témoignage Je suis migrant et je souris !, et l’on sent que c’est un sujet qui lui tient à cœur. Tous sont des thèmes qui font de de roman un récit engagé et qui, je l’espère, poussera les gens à la réflexion.
En bref...
Un beau récit, qui laisse respirer l'air de la Baie de Somme. L'évolution de l'héroïne est ici au coeur de l'histoire.Les interrogations de Marion deviennent peu à peu celles du lecteur, qui s’investit en retour dans son cheminement. On est là plus dans la women’s fiction (roman féminin ?) que dans la romance pure et dure, qui n’est finalement que l’un des ingrédients (touchant) de l’histoire. Sophie Jomain aborde de plus ici des thématiques comme la protection de l'environnement ou la situation des jeunes migrant·e·s isolé·e·s qui font de ce roman un récit engagé.
En plus de sembler touchant, le roman aborde des thèmes qui m'intéressent. Il pourrait me plaire...
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup la façon qu'à l'autrice d'aborder des thèmes différents à chaque livre, ou même de varier les genres. Elle le fait en plus avec toujours beaucoup de délicatesse.
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